Le calendrier révolutionnaire : l'an II


Dans son désir d'éloigner le peuple des noms et des images des saints, Fabre d'Églantine propose pour chaque jour des noms d'arbres, de racines, de fleurs, de fruits, et d'outils agricoles pour le décadi, clôturant chaque décade. Ce calendrier fut supprimé le 1er janvier 1806 par Napoléon.

 Le 20 septembre 1793, Romme, mathématicien et député du Puy-de-Dôme, présenta à la Convention le projet d'un nouveau calendrier qui établissait l'ère des Français :

" ART. 1er [du décret du 5 octobre 1793]. - L'ère des Français compte de la fondation de la République, qui a eu lieu le 22 septembre 1792 de l'ère vulgaire, jour où le soleil est arrivé à l'équinoxe vrai d'automne, en entrant dans le signe de la Balance à 9 h 18 mn 30 s pour l'Observatoire de Paris [...]
" ART. 7. - [...] L'année est divisée en 12 mois égaux de 30 jours chacun, après lesquels suivent 5 jours pour compléter l'année ordinaire [...]
" ART. 8. - Chaque mois est divisé en trois parties égales, de 10 jours chacune […]
" ART. 10. - [...] En mémoire de la Révolution [...], la période bissextile de 4 ans est appelée la franciade. Le jour intercalaire qui doit terminer cette période est appelé le jour de la Révolution [...] "

Le 6 octobre 1793, Fabre d'Églantine, poète dramatique et député de Paris, présenta à la Convention un rapport sur les dénominations des jours et des mois. Le décret du 4 frimaire an Il (24 novembre 1793), qui les adoptait, s'exprimait ainsi:

" [...] Une longue habitude du calendrier grégorien a rempli la mémoire du peuple d'un nombre considérable d'images qu'il a long-temps vénérées, et qui sont encore aujourd'hui la source de ses erreurs religieuses ; il est donc nécessaire de substituer, à ces visions de l'ignorance, les réalités de la raison et, au prestige sacerdotal, la vérité de la nature […] L'idée première qui nous a servi de base est de consacrer, par le calendrier, le système agricole et d'y ramener la nation […]".


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