Glossaire

Adoubement Cérémonie au cours de laquelle est armé un chevalier. La remise par le parrain de l'épée, du heaume (casque), du haubert (longue cotte de mailles) et des éperons s'accompagne d'un coup sur la nuque, la colée. 
D'abord laïque, cette cérémonie prit au cours du XII° siècle une coloration très religieuse, avec jeûne, bain rituel, veillée d'armes, bénédiction de l'épée et messe solennelle. 
La pratique de l'adoubement perdit de sa vigueur dans les siècles suivants, même si François 1er fut adoubé chevalier sur le champ de bataille de Marignan, en 1515, par Bayard, le "Chevalier sans peur et sans reproches".
Antiquité Traditionnellement, c'est la période comprise entre la fin de la préhistoire, avec l'invention de l'écriture et des premiers États organisés (IV° millénaire avant JC), et la chute de l'Empire romain d'Occident (476 après JC).
Arianisme L'arianisme est une hérésie apparue aux débuts du christianisme, qui remet en cause l'égalité divine entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Pour les ariens, et notamment les premiers "chefs barbares" convertis, seul le Père est de nature divine, supérieur au Christ qu'il a engendré. Cette conception est condamnée par le concile de Nicée en 325.
Basilique Cette salle de réunion rectangulaire et couverte, partagée en plusieurs nefs par des colonnades, servaient de tribunal à l'époque romaine. Les Chrétiens ont repris le plan basilical - et souvent des matériaux - pour édifier les premières églises.
Bénéfice Concession de terre accordée à titre provisoire ou définitif par un roi ou un prince à un homme qu'il veut récompenser.
Cens Pendant l'Antiquité romaine, le cens est une mesure de la fortune des citoyens, permettant leur classement dans la hiérarchie politique et sociale (sénateurs et chevaliers à la tête de la pyramide, proletarii à la base) .
Au Moyen Age, le cens est une redevance annuelle, en argent ou en nature, payée pour l'occupation d'une tenure dans la seigneurie. Le paysan peut être propriétaire de sa terre, mais le cens est une reconnaissance du droit éminent du seigneur sur la terre.
A l'époque contemporaine, après la Révolution, le cens est le montant minimum des impôts directs permettant le droit de vote.
Chalcolithique Période de transition entre le néolithique et l'âge du bronze, où apparaissent les premiers objets en cuivre.
Chanoines Ce sont des religieux vivant en communauté suivant une règle, autour de l'évêque. Ils forment le chapitre cathédral et assurent les offices de la cathédrale ou de l'église collégiale.
Chasé L'esclave chasé vivait en dehors de la maison (casa) du maître, sur une terre dont il avait la jouissance.
Commune La Commune de Paris est le nom donné au gouvernement révolutionnaire de Paris après la prise de la Bastille (Bailly en fut le premier maire). Après la prise du château royal des Tuileries le 10 août 1792, elle devient Commune insurrectionnelle, et s'illustre dans les mouvements les plus dramatiques de la période : porte-parole des sans-culottes, elle contribue à la création du Tribunal révolutionnaire, impose la Terreur et soutient le mouvement de déchristianisation. La chute de Robespierre, en juillet 1794, marque la fin de la Commune, dissoute par la Convention thermidorienne.
Curie Salle de réunion pour les membres du sénat municipal. Ses membres étaient appelés curiales ou décurions.
Évergète L'évergète est un riche personnage, homme politique ou financier, qui consacre une partie de sa fortune à l'embellissement d'une ville ou à son animation. Offrir un théâtre ou l'adduction d'eau, organiser des fêtes ou des jeux, tout cela était nécessaire au notable local pour tenir son rang et assurer sa carrière.
Fédéraliste C'est le nom des insurrections qui éclatent en province, surtout dans l'Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est, après l'élimination des Girondins (juin 1793). Provoquant le renforcement de la Terreur, ces émeutes furent très violemment réprimées par les représentants en mission, délégués par la Convention montagnarde, comme à Lyon, Marseille, Toulon, Nantes...
Féodalité La féodalité est un régime d'organisation politique et sociale caractérisée par une appropriation privée et décentralisée du pouvoir d'État. Plus précisément, ce sont les détenteurs locaux de l'autorité (comtes, châtelains, seigneurs...) qui exercent les prérogatives publiques (justice, impôts, force militaire) autrefois assurées par l'État. Liée à l'affaiblissement de l'empire carolingien, la féodalité domine l'Occident du X° au XII° avant de reculer lentement devant l'autorité royale et la reconstruction de l'État. 
Forum Au croisement ou à proximité des deux axes principaux de la ville, le forum était le centre religieux et politique de la cité. S'y trouvaient la curie, la basilique, des marchés, le capitole, temple consacré aux trois divinités majeures du monde romain : Jupiter, Junon et Minerve (correspondant à Zeus, Héra et Athéna).
Gallicanisme Doctrine défendant les libertés de l'Église catholique en France contre le centralisme de la papauté. En fait, cela se traduit surtout par une forte influence du roi de France sur le clergé français.
Garde nationale Dirigée par La Fayette, cette milice de citoyens actifs, payant des impôts, est chargée du maintien de l'ordre et de la défense des droits constitutionnels. Elle réprime sévèrement dans le sang la manifestation des républicains au Champ-de-Mars, le 17 juillet 1791, au lendemain de la fuite du roi à Varennes. 
Sous la Restauration monarchique, la garde nationale devient l'armée de la bourgeoisie. Elle bascule toutefois dans le camp libéral en participant à la Révolution de 1830, mais réprime violemment les émeutes populaires de 1832, 1834, avant d'écraser l'insurrection ouvrière de juin 1848. 
Sans influence politique sous le Second Empire, la garde nationale prend la défense de la Commune de Paris et combat les Versaillais. Elle est définitivement dissoute en août 1871 par Thiers.
Girondins Ce groupe de députés, issus de la bourgeoisie provinciale aisée, tient son nom de ses chefs, dont plusieurs sont originaires de la Gironde. Ils dominent l'Assemblée législative et les débuts de la Convention nationale, en s'opposant à la fois à tout retour à l'Ancien Régime et à toute réforme économique et sociale favorable aux classes populaires.
Après l'insurrection du 10 août 1792 et l'emprisonnement de Louis XVI, les Girondins se dressent contre les Montagnards et le risque d'une dictature populaire parisienne. Sous la pression des sans-culottes, les Montagnards interdisent les activités de leurs adversaires, dont certains tentent de soulever plusieurs départements dans une révolte fédéraliste contre la Montagne appuyée sur Paris. 21 Girondins sont exécutés par le Tribunal révolutionnaire.
Intendant Succédant aux inspecteurs chargés par le roi de missions temporaires, les intendants sont définitivement mis en place par Louis XIV. Ils contrôlaient les tribunaux, assuraient l'ordre public et la levée des impôts royaux. Leur rôle d'administrateurs, souvent compétents, éclipsa celui des gouverneurs des provinces. Au XVIII° siècle, les intendants, tel Turgot, partagent l'idéal du "despotisme éclairé", d'une gestion autoritaire et efficace de leur province. Ils furent supprimés en 1789.
Investiture Dans le monde laïque féodal, l'investiture est la cérémonie consistant pour le seigneur à remettre à son vassal un objet (motte de terre, bâton...) symbolisant l'octroi du fief. 
Dans le monde religieux, l'investiture canonique est une prérogative du pape : c'est lui qui concède à l'évêque sa charge. Sans investiture, un évêque ne peut être consacré, et ne peut donc exercer ses fonctions ecclésiastiques.
Limes Le limes était la frontière renforcée de l'Empire romain. Des forts, des fossés, des routes, des palissades et parfois de véritables murs comme dans les Iles britanniques (mur d'Hadrien) devaient protéger le monde romain des incursions et des invasions barbares.
Mainmorte Légalement, les serfs ne pouvaient pas transmettre leurs biens par testament. Les héritiers devaient payer une taxe particulière au seigneur, le droit de mainmorte.
Monachisme Apparu en Orient, au III° siècle après JC, le monachisme désigne la vie des moines, qui vivent d'abord solitaires dans le désert, en ermites, puis se regroupent en communautés, d'hommes ou de femmes (les moniales).
Montagnards Les Montagnards (Danton, Marat, Robespierre) siégeaient sur les bancs les plus hauts de l'Assemblée législative de 1791, d'où leur nom. Hostiles à la monarchie et favorables à la République, les Montagnards sont proches de la petite bourgeoisie et s'appuient sur les sans-culottes pour renverser les Girondins. Ils dominent la Convention au printemps 1793, avec des élus parisiens et issus des grandes villes, et le Comité de Salut public. Les Montagnards, eux-mêmes divisés entre Enragés (Hébert) et Indulgents (Danton), imposent la Terreur jusqu'à la chute de Robespierre en juillet 1794.
Orléanistes Ce nom désigne un courant politique favorable au règne d'un descendant de Philippe d'Orléans, cousin de Louis XVI, surnommé "Philippe Egalité" (il vota la mort de son cousin lors du procès de Louis XVI). Les Orléanistes vont incarner le "juste milieu" pour une grande partie de la bourgeoisie du XIX° siècle, entre la réaction des légitimistes, partisans du retour à l'Ancien Régime, et la tendance révolutionnaire et démocratique. L'orléanisme s'incarne dans la Monarchie de Juillet (1830-1848), avec le "roi bourgeois" Louis-Philippe (le fils de Philippe Égalité) : sous la bannière du drapeau tricolore (rejeté par les légitimistes), son régime réprime les émeutes populaires et favorise la bourgeoisie d'affaires (Casimir Perier).
Ost Le terme désigne surtout le service militaire dû par le vassal à son seigneur, mais peut aussi désigner une expédition militaire.
Phocée De Phocée, ancienne ville grecque d'Asie mineure (actuelle Turquie), très active dans le commerce international. Marseille fut l'un des comptoirs que Phocée fonda en Occident.
Seigneurie La seigneurie désigne à la fois la terre, et l'autorité qui s'exerce sur elle. Elle est divisée en deux parties : le domaine, la réserve seigneuriale, exploitée directement ou non par le seigneur et les censives, les tenures, propriétés des paysans qui reconnaissent néanmoins l'autorité du seigneur par le paiement de diverses redevances.
Servage C'est le servage, cette condition héréditaire du serf qui le plaçait dans une dépendance juridique, sociale et économique extrême par rapport à son seigneur. Toutefois, les serfs sont très peu nombreux à l'époque de la Révolution. Ils ont commencé à racheter leur liberté dès le XIII° siècle. Par ailleurs, plusieurs régions au sud de la Loire n'ont jamais connu le servage.