Pearl Harbour de Michael Bay



Pearl-Harbour

sur 

L'Europe est entrée dans la Seconde guerre mondiale le 1er septembre 1939 avec l'attaque de la Pologne par les divisions blindées de la Wehrmacht. Le Japon a entrepris de dépecer la Chine depuis 1937, s'emparant de l'Indochine française en 1941, au lendemain de la débâcle de la métropole. Pendant ce temps, l'opinion américaine, profondément isolationniste, ne veut pas entendre parler d'un engagement des États-Unis dans le conflit. Malgré les appels répétés du président du Conseil Paul Reynaud quand les Allemands approchent de Paris. Même en 1941, alors que la Grande-Bretagne seule résiste encore au rouleau compresseur allemand, les Américains se contentent de prêter de l'argent à Churchill. Il faut attendre l'agression japonaise de Pearl Harbour, le 7 décembre 1941,  sans déclaration de guerre, pour que l'oncle Sam se lance à son tour dans la mêlée sanglante.
Bombardement de Pearl Harbour 
C'est ce raid audacieux, lancé sur cette île d'Hawaï, à plus de 6000 km des côtes japonaises, que raconte le film de Michael Bay. Quand l'envahissante histoire d'amour entre deux as de l'aviation et une infirmière s'efface quelque peu de l'écran, on suit la minutieuse préparation de l'opération nippone, les photos de la flotte américaine du Pacifique ramenées par des touristes-espions, la progression secrète de l'armada nippone alors même que les pourparlers diplomatiques se poursuivent. Jusqu'à ce matin du dimanche 7 décembre, avec le bombardement des destroyers et des cuirassés américains, des scènes qui décrivent bien la complète surprise des hommes, l'impréparation totale de ces soldats qui imaginaient tous que cette guerre n'était pas la leur, dans ce nid blindé du Pacifique, mais où aucun filet anti-torpilles n'a été posé, où les radars ne fonctionnent pas toujours les dimanches. Les voilà emmurés vivants dans les parois de métal de l'USS Arizona, coulé par le fond, mitraillés par les avions de chasse quand ils émergent sur le pont. 
Entraînés malgré eux dans la guerre, les Américains vont s'y engager à fond, derrière le président Roosevelt, poliomyélitique, qu'on voit dans le film parvenir à se mettre debout, pour galvaniser tout son staff. Les industries civiles se mettent à produire bombes et blindés. En avril 1942, l'US Navy lance même un raid aérien contre Tokyo, où l'on retrouve bien sûr nos deux héros.
A retenir donc l'efficacité tragique des scènes de bombardement, où affleure la violence réelle de la guerre, voulue par le leader japonais Hideki Tojo. On aura plus de mal à suivre les histoires d'amour abracadabrantes de la jolie infirmière, et à digérer le chauvinisme pesant du scénario.