Les premiers massacres à grande échelle des Juifs :
en URSS, les einsatzkommandos


L’ASSASSINAT DES FEMMES ET DES ENFANTS

Le 14 octobre 1942 on conduisit un groupe de femmes juives, dont certaines enceintes, et d'enfants du ghetto de Misocz, en Ukraine, jusqu'à un ravin en dehors de Rovno. Ils furent exécutés sommairement par la police allemande et la milice ukrainienne, une photo montre les femmes qu'on aligne. Plusieurs portent des nourrissons. Sur l’autre photo, un policier donne le      « coup de grâce » aux femmes et aux enfants seulement blessés.
L'ingénieur allemand Hermann E Grâbe, témoignant sous serment après la guerre, décrit un épisode simi­laire survenu à Dubno, en Ukraine, le 5 octobre 1942 :
«Moennikes et moi sommes allés droit aux fosses. Personne ne nous en empêcha. J'entendis alors des coups de fusil se succéder rapidement, provenant de derrière un des monticules de terre. Les gens qui étaient descendus des camions - hommes, femmes, enfants de tous âges - devaient se dévêtir sur l'ordre d'un SS qui avait un fouet. Ils devaient poser leurs vête­ments à des endroits déterminés ; chaussures, vêtements de dessus et sous-vêtements étaient classés par catégories respectives. Je vis un tas de chaussures de 800 à 1000 paires, d'immenses piles de linge de corps et de vêtements.
« Sans crier ni pleurer, ces personnes se déshabillaient, se groupaient par familles, s'embrassaient les unes les autres, se disaient adieu et attendaient un signe d'un autre SS qui se tenait près de la fosse, également un fouet à la main. Pendant le quart d'heure que je restai là, je n'entendis ni plainte ni appel à la pitié. J'observais une famille d'environ 8 personnes, un homme et une femme d'une cinquantaine d'an­nées avec leurs enfants d'environ un, huit et dix ans et 2 grandes filles de vingt et vingt-quatre ans environ. Une dame aux cheveux blancs comme la neige tenait le bébé de un an dans ses bras ; elle lui chantait une chanson et le caressait. Le bébé poussait des cris de plaisir. Le couple les regardait, les yeux pleins de larmes. Le père tenait par la main un petit garçon d'une dizaine d'années et lui parlait doucement ; le petit garçon luttait contre les larmes. Le père lui montra du doigt le ciel, lui caressa la tête et parut lui expliquer quelque chose.
« À ce moment-là, le SS qui se trouvait près de la fosse cria quelque chose à son camarade. Ce dernier compta environ 20 personnes et leur dit d'aller derrière le monticule de terre, Parmi elles était la famille que j'ai mentionnée. Je me rappelle bien une jeune fille, mince, et aux cheveux noirs, qui, en passant près de moi, se montra du doigt et dit: « Vingt-trois ans  ».

        Extrait de Le nazisme et le génocide


« L'exécution proprement dite dura de trois à quatre heures,  j'y participai  tout du long, 
je n 'avais de répit que lorsque ma carabine était vide et que je devais la recharger.
Il m'est donc
 impossible
de dire combien de juifs j'ai vraiment tués pendant ces trois où quatre heures, car
quelqu 'un d'autre me remplaçait pendant
ce temps-là. Nous avons bu pas mal d'alcool
pendant
l'opération,  pour garder le moral. »

ALFRED METZNER, INTERPRÈTE À L'ADMINISTRATION CIVILE DU COMMISSARIAT DU REICH OSTLAND

      Extrait de Dites-le à vos enfants