CONSULAT
ET EMPIRE
LE CATECHISME IMPERIAL
Le
catéchisme impérial de 1806 « Quels
sont (…) nos devoirs Napoléon Ier notre Empereur ? Nous
devons (…) à Napoléon Ier, notre Empereur, l’amour, le respect,
l’obéissance, la fidélité, le service militaire, les tributs [les
impôts] (…) des prières ferventes pour son salut (…). » Catéchisme
impérial,
Leçon VII. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Le
catéchisme impérial « Question : « Quels
sont les devoirs des chrétiens envers les princes qui les gouvernent,
et quels sont, en particulier, nos devoirs envers Napoléon Ier notre
empereur ? » Réponse : « L’amour,
le respect, l’obéissance, la fidélité, le service militaire, les
tributs[1]
ordonnés pour la conservation et la défense de l’Empire et de son trône ;
nous lui devons encore des prières ferventes pour son salut […] ». Extraits
du Catéchisme à l’usage de toutes les Eglises de l’Empire français,
1806. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 LES
LYCEES Les
lycées « Chaque
lycée de deux cents élèves en moyenne a trois professeurs pour les
lettres françaises et latines ; trois pour les mathématiques…
Passé douze ans, les élèves apprennent l’exercice militaire sous la
direction d’un adjudant… Les élèves sont divisés en compagnies de
vingt-cinq ; chaque compagnie a un sergent et quatre caporaux
choisis parmi les meilleurs sujets… ». D’après
Reichardt, Lettre, 17 décembre 1802. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Les
lycées « Un
lycée sous le premier Empire. « Chaque
lycée, limité au chiffre de six cents élèves en moyenne, n’aura
que six professeurs : trois pour les lettres françaises et latines ;
trois pour les mathématiques : c’est là ce qu’ils devront
enseigner essentiellement (…). Passé
douze ans, les élèves apprennent l’exercice militaire, sous la
direction d’un adjudant qui commande tous les mouvements effectués
dans la journée. Les élèves sont divisés en compagnies de vingt-cinq ;
chaque compagnie a un sergent et quatre caporaux, choisis parmi les
meilleurs sujets. » Extrait
de Un hiver à Paris sous le Consulat de Reichardt (ministre
prussien à Paris). In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Les
lycées « Passé
douze ans, les élèves apprennent l’exercice militaire sous la
direction d’un adjudant. Les élèves sont divisés en compagnies de
25 ; chaque compagnie a un sergent et quatre caporaux choisis parmi
les meilleurs sujets. Les
punitions consistent en prison, table de pénitence et arrêts. L’élève
mis aux arrêts est consigné dans un coin de la cour pendant les récréations.
Chaque lycée aura une bibliothèque de mille cinq cents volumes. Le
catalogue de ces bibliothèques sera identique partout. Aucun livre
nouveau ne devra être introduit sans l’autorisation du ministre de
l’Intérieur. » Reichart
(1752-1814), Un hiver à Paris sous le Consulat. in
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 LE
CODE CIVIL Le
Code civil « Les
lois ne peuvent être obligatoires si elles sont inconnues, c’est
pourquoi nous nous sommes occupés de les rassembler et de les publier.
Nous avons déterminé les différents effets des lois. Elles permettent
ou elles défendent ; elles ordonnent, elles corrigent, elles
punissent ou elles récompensent. Elles sont obligatoires pour tous ceux
qui vivent dans notre pays ; les étrangers même, durant tout le
temps qu’ils sont dans le pays, doivent obéir à la loi. Ce qui
n’est pas contraire à la loi est permis. Mais ce qui est conforme à
la loi n’est pas toujours honnête, car les lois s’occupent plus du
bien de la société que de la perfection morale de l’homme. » D’après
Portalis, Discours de présentation du Code civil à l’Assemblée
nationale, 1804. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Le
Code civil « Titre
IX : De la puissance paternelle. C’est
par la petite patrie, qui est la famille, que l’on s’attache à la
grande : ce sont les bons pères, les bons maris, les bons fils qui
font les bons citoyens. Art.
371 : L’enfant, à tout âge, doit honneur et respect à ses père
et mère. Art.
372 : Il reste sous leur autorité jusqu’à sa majorité ou son
émancipation. Art.
373 : Le père seul exerce cette autorité durant le mariage. » Extrait
du Code civil. In
Magnard, Histoire. Une terre, des hommes. Cycle 3, 1998 Des
extraits du Code civil « Des
articles qui ont été modifiés. « Art.
213 – Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son
mari. Art.
371 - L’enfant, à tout âge, doit honneur et respect à ses père
et mère. Art.
373 - Il reste sous leur autorité jusqu’à sa majorité ou son
émancipation. Art.
374 – L’enfant ne peut quitter la maison paternelle sans la
permission de son père, si ce n’est pour enrôlement volontaire, après
l’âge de dix-huit ans révolus. Art.
375 – Le père qui aura des sujets de mécontentement très graves sur
la conduite d’un enfant, aura les moyens de correction suivants. Art. 376 – Si l’enfant est âgé de moins de seize ans commencés, le père pourra le faire détenir pendant un temps qui ne pourra excéder un mois […]. » Un
article encore en vigueur. « Art.
544 – La propriété est le droit de jouir et de disposer des biens de
la manière la plus absolue […]. » in
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 Napoléon
juge le Code civil « Ma
gloire n’est pas d’avoir gagné quarante batailles. Waterloo
effacera le souvenir de tant de victoires : ce qu’on n’effacera
pas, c’est mon Code civil. » Napoléon. in
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 NAPOLEON
EMPEREUR Le
serment de Napoléon Ier « Je
jure de maintenir l’intégrité du territoire de la République, de
respecter et de faire respecter les lois du Concordat et la liberté des
cultes, de respecter et de faire respecter l’égalité des droits, la
liberté politique et civile, l’irrévocabilité des ventes de biens
nationaux[2],
de n’établir aucune taxe qu’en vertu de la loi, de maintenir
l’institution de la Légion d’honneur, de gouverner dans la seule
vue de l’intérêt, du bonheur et de la gloire du peuple français. » Serment
prononcé à Notre-Dame de Paris, le 18 mai 1804. In
Istra, Multilivre CM2, 1997. LES
GUERRES DU CONSULAT ET DE L’EMPIRE Napoléon
en campagne « Napoléon
en campagne mangeait très peu, il déjeunait à neuf ou dix heures du
matin et ne mangeait plus jusqu’à huit ou neuf heures du soir, et très
peu. Il portait toujours l’habit ou frac vert de notre régiment, avec
deux très petites épaulettes de général, sans aiguillettes[3],
un seul crachat[4], celui de l’Aigle, et la
décoration de simple chevalier de la Légion d’honneur, un gilet de
casimir blanc[5] et une culotte courte
pareille, des bottes à l’écuyère (dans l’intérieur, des bas de
soie et des souliers à boucle en or), le grand cordon rouge entre
l’habit et le gilet, le petit chapeau historique, et une épée.
Lorsqu’il faisait froid, il passait sur son habit la redingote grise
connue de tout le monde. Quand il faisait route à cheval, au milieu de
nous, il avait l’air d’être notre colonel, alors la pluie, la grêle,
la neige, l’orage, rien ne l’empêchait de continuer sa route, il
n’y faisait aucune attention. Le prince Berthier marchait toujours à
côté de lui, puis les aides de camp, les généraux, les officiers
d’ordonnance et son mamelouk[6] Roustam. » Lieutenant
Chevalier, chasseur à cheval de la Garde impériale. In
Istra, Multilivre CM2, 1997. La
veille d’Austerlitz « 1er
décembre 1805. Le soir, à la clarté des feux des bivouacs, il nous
fut donné lecture de la proclamation de l’Empereur qui nous annonçait
une grande bataille pour le lendemain, 2 décembre. Peu de temps après
l’Empereur vint à notre bivouac, pour nous voir ou pour lire une
lettre qu’on venait de lui remettre. Un chasseur prit une poignée de
paille et l’alluma pour faciliter la lecture de cette lettre. De ce
bivouac l’Empereur fut à un autre. On le suivit avec des torches
allumées pour éclairer sa marche. Sa visite se prolongeant et s’étendant,
le nombre de torches s’augmenta ; on le suivit en criant :
« Vive l’Empereur ». Ces
cris d’amour et d’enthousiasme se propagèrent dans toutes les
directions, comme un feu électrique ; tous les soldats,
sous-officiers et officiers se munirent de flambeaux improvisés, en
sorte qu’en moins d’un quart d’heure, toute la Garde, les
grenadiers réunis, le 5è corps qui était à notre gauche et en avant
de nous, le 4è à droite, ainsi que le 3è plus loin et en avant, enfin
le 1er qui était à une demi-lieue en arrière, en firent
autant. Ce fut un embrasement général, un mouvement d’enthousiasme
si soudain que l’Empereur dut en être ébloui. » J.
B. Barrès, 1835. Edition originale. In
Istra, Multilivre CM2, 1997. Discours
de Napoléon (après la bataille d’Austerlitz) « Soldats,
je suis content de vous. Une armée de cent mille hommes, commandée par
les empereurs de Russie et d’Autriche, a été dispersée en moins de
quatre heures. Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale
de Russie, 120 pièces de canon, 20 généraux, plus de 30 000
prisonniers sont le résultat de cette journée à jamais célèbre.
Cette armée tant vantée et en nombre supérieur n’a pu résister à
votre choc, et désormais vous n’avez plus de rivaux à redouter. Je
vous ramènerai en France et il suffira de dire : j’étais à la
bataille d’Austerlitz, pour qu’on réponde : voilà un brave. » D’après
les Bulletins de la Grande Armée, 2 décembre 1805. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Après
la bataille d’Austerlitz « Soldats,
je suis content de vous. Vous avez, à la journée d’Austerlitz, décoré
vos aigles d’une immortelle gloire. Une armée de 100 000 hommes
commandée par les empereurs de Russie et d’Autriche a été, en moins
de quatre heures, coupée ou dispersée… Soldats… lorsque je vous
ramènerai en France… il vous suffira de dire : « J’étais
à la bataille d’Austerlitz » pour que l’on vous réponde :
« Voilà un brave ! ». » Proclamation
de Napoléon au bivouac d’Austerlitz (3 décembre 1805). In
SEDRAP, A nous le monde ! CM2. Faire
son lit à la guerre « Je
prends un lit de plumes, je le fourre dans mon tonneau et le fais mettre
sur mon dos par les camarades. Puis je remontai la côte ; ce
malheureux tonneau roulait sur mon dos, mais je n’eus pas le courage
d’arriver à mon bivouac. Je déposai mon fardeau, et mon capitaine
Renard vint de suite me prier de lui donner place dans mon tonneau. Je
repars de suite au village et rapporte une charge de paille, que je mets
dans mon tonneau, puis je mets le lit de plume. Nous nous fourrons la tête
dans le fond, et les pieds près du feu. Jamais on n’a passé une nuit
plus heureuse. » Cahiers
du capitaine Coignet, à la bataille d’Austerlitz. In
Istra, Multilivre CE2, 1994. La
retraite de Russie « Il
neigeait (…) Pour
la première fois l’aigle baissait la tête. Sombres
jours ! l’empereur revenait lentement, Laissant
derrière lui brûler Moscou fumant. Il
neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche. Après
la plaine blanche une autre plaine blanche. On
ne connaissait plus les chefs ni le drapeau. Hier
la grande armée, et maintenant troupeau. (…)
Il neigeait. Les
blessés s’abritaient dans le ventre Des
chevaux morts… » Victor Hugo, Les Châtiments, 1853. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 1, 1995 La
chanson du conscrit[7] « J’étais
un pauvre conscrit De
l’an mille huit cent dix : Faut
quitter le Languedo Avec
le sac sur le dos. Le
maire et aussi le préfet N’en
sont deux jolis cadets Ils
nous font tirer z’au sort Pour
nous conduire à la mort. » In
Istra, Multilivre CE2, 1994. La
chanson du conscrit « Je
suis un pauvre conscrit De
l’an mille huit cent dix Faut
quitter le Languedoc Avec
le sac sur le dos ! Le
maire et aussi le préfet N’en
sont deux jolis cadets : Ils
nous font tirer au sort Pour
nous conduire à la mort. Adieu
donc, mes chers parents N’oubliez
pas votre enfant Ecrivez-lui
de temps en temps, Pour
lui envoyer de l’argent. Adieu
donc, mon tendre cœur Vous
consolerez ma sœur, Vous
lui direz que Fanfan Il
est mort en combattant. » In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 LA
CHUTE DE L’EMPIRE La
revanche des royalistes « Le
retour des Bourbons à peine connu, mon père se hâta de fuir. Quand
les royalistes vinrent à la maison pour l’obliger à détacher de
dessus de l’horloge [du clocher] le drapeau tricolore qu’il y avait
placé, et à lui substituer le blanc, il n’était plus là. A son défaut
on alla chercher son beau-frère, le maçon… Le drapeau se renverse,
fend les airs et tombe lourdement sur le pavé. La rue était encombrée
de toute la population royaliste qui grouillait, s’agitait. Des hommes
s’en emparent, en hurlant, le foulent aux pieds, le mettent en
lambeaux… » D’après
Agricol Perdiguier, Mémoires d’un compagnon, XIXè siècle. In
SEDRAP, A nous le monde ! CM2. [1] Les impôts. [2] Biens nationaux : terres qui ont appartenu autrefois, à l’Eglise et aux nobles émigrés. [3] Aiguillettes : ornement militaire. [4] Crachat : décoration. [5] Casimir blanc : tissu de drap fin. [6] Mamelouk : cavalier originaire d’Egypte. [7] Un conscrit : un soldat qui part au service militaire. |
|
Retour aux textes |