MOYEN AGE - CAROLINGIENS

 CHARLEMAGNE

 Titulature de Charlemagne

 « Charles Auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur, gouvernant l’Empire romain et par la grâce de Dieu, roi des Francs et des Lombards. »

 in SEDRAP, A nous le monde !, CM2.

 Portrait de Charlemagne

 « De larges et robustes épaules, Charles était d’une taille élevée, mais pas trop grande, car il mesurait sept pieds de haut.

Il avait le sommet de la tête arrondi, de grands yeux vifs, le nez un peu plus long que la moyenne, de beaux cheveux blancs, le visage gai et heureux.

On ne remarquait pas que son cou était gras et qu’il avait un gros ventre. »

 Portrait écrit vers l’an 800.

 In Istra, Multilivre CE2, 1994.

 Charlemagne vu par Eginhard

 « D’une large et robuste carrure, Charlemagne était d’une taille élevée, sans rien d’excessif (…). On ne remarquait même pas que son cou était gras et trop court et son ventre trop proéminent. »

 Eginhard, Vie de Charlemagne, IXè siècle.

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire, Géo, Ed. civ. Cycle 3 CE2, 1997

 Charlemagne vu par Eginhard

 « D’une large et robuste carrure, il était d’une taille élevée […]. Il avait le sommet de la tête arrondi, de grands yeux vifs, le nez un peu plus long que la moyenne, de beaux cheveux blancs, la physionomie gaie et ouverte. Aussi donnait-il, extérieurement, assis comme debout, une forte impression d’autorité et de dignité […]. Il s’adonnait assidûment à l’équitation et à la chasse […]. Il se livrait aussi souvent au plaisir de la natation. »

 Eginhard, Vie de Charlemagne, vers 830.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996

 LE SACRE DE CHARLEMAGNE

 Le sacre de Charlemagne

 « Lorsque le pape couronna Charlemagne, le 25 décembre de l’an 800, la foule massée dans l’église Saint-Pierre de Rome s’écria : « A Charles, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ! »

 Liber pontificalis, Vie des papes.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996

 Le sacre de Charlemagne

 « Tous se trouvèrent réunis dans la basilique à l’occasion de la fête de Noël. Le pape couronna de ses propres main le roi en lui imposant une couronne très précieuse. Alors les fidèles poussèrent unanimement l’acclamation : « A Charles, très pieux auguste, couronné par Dieu grand et pacifique empereur, vie et victoire ! » Cette acclamation se fit entendre trois fois. Immédiatement après, le pape mit de l’huile sainte sur le front de Charles. »

 D’après Le Livre pontifical, 800.

 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000

 CHARLEMAGNE CHEF DE GUERRE

 La bataille de Roncevaux

 « Au passage des Pyrénées, il lui fut donné l’occasion d’éprouver la perfidie de l’ennemi. Au moment où son armée avançait, étirée en longue file à cause de l’étroitesse du passage, l’ennemi, posté au sommet des hauteurs, car l’endroit, en raison de l’épaisseur des forêts, était propice aux embuscades, attaqua l’arrière-garde. Il massacra les hommes jusqu’au dernier et s’empara des bagages du convoi. Il était favorisé par la légèreté de son armement et la configuration des lieux. Dans ce combat, fut tué Roland, duc de Bretagne, ainsi qu’un grand nombre d’autres. »

 D’après Eginhard, Vita Karoli, 9.

 In SEDRAP, A nous le monde !, CM2.

 La brèche de Roland

  « Roland frappe encore contre une pierre bise dont il abat un énorme quartier. L’épée grince, mais elle n’éclate ni ne se brise ; vers le ciel elle rebondit. Quand le comte voit qu’il ne la brisera pas, très doucement, il la plaint en lui-même : « Ah ! Durendal, comme tu es belle et sainte ! Dans ton pommeau doré, il y a beaucoup de reliques : une dent de saint Pierre, du sang de saint Basile et des cheveux de Monseigneur saint Denis, et du vêtement de sainte Marie. »

 Chanson de Roland, strophe CLXXIII, composée vers 1100-1125.

 In Istra, Multilivre CM1, 1996.

 Charlemagne convoque son armée en 806

 « […] Nous t’enjoignons de t’y rendre, le 15 des calendes de juillet[1], avec tous tes hommes, bien armés et équipés, avec armes, bagages et tout le fourniment[2] de guerre en vivres et vêtements. Que chaque cavalier ait un écu, une lance, une épée longue et une épée courte, un arc et un carquois garni de flèches. Qu’il y ait dans vos chariots des outils de tout genre, et aussi des vivres pour trois mois […], ainsi que des armes et des vêtements pour un semestre. »

 Lettre de Charlemagne à Fulrad, évêque de Saint-Quentin, 806.

 In Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997

 Les armes des guerriers au temps de Charlemagne

  « Tu viendras avec tes hommes à l’endroit indiqué pour que de là, partout où nous t’enverrons l’ordre de te rendre, tu puisses y marcher à main armée, c’est-à-dire avec des armes, des outils, des vivres et des habillements, enfin tout ce qui est utile pour la guerre.

Chacun de tes cavaliers doit avoir son écu, sa lance, son épée longue et sa courte épée, son arc, son carquois[3] et ses flèches. Chacun de tes chariots doit contenir des cognées, des haches, des pioches, des pelles de fer et tous les autres outils qui sont nécessaires contre l’ennemi. Que ces outils et ces vivres puissent durer trois mois, que les armes et l’habillement soient en quantité suffisante pour une demi-année. »

 Lettre de Charlemagne à Fulrad, abbé de Saint-Quentin., 806.

 In Istra, Multilivre, CM1, 1996. 

CHARLEMAGNE ADMINISTRE SON EMPIRE

 Instructions aux comtes

 " Rendez la justice (à l’Eglise), aux veuves, aux orphelins et à tout le monde (…). Et puis, tous ceux qui seront envers vous rebelles ou désobéissants, si grands soient-ils, dressez-en la liste en envoyez-nous-la." 

 Instruction du roi, début IXè siècle.

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997

 Instructions du roi pour gérer un grand domaine

 « Que nos intendants se chargent de nos vignes (…), qu’ils mettent le vin dans de bons (tonneaux) (…).

Dans chaque domaine, nos représentants élèveront des vaches, des porcs, des brebis, des chèvres, des boucs autant qu’ils pourront. (…) Que nos bois et nos forêts soient bien surveillés (…).

Que chaque administrateur ait (…) de bons ouvriers, c’est-à-dire des forgerons, des orfèvres et des argentiers, des cordonniers, des tanneurs, des charpentiers, des fabricants de boucliers, des pêcheurs, des dresseurs d’oiseaux, des fabricants de savon, (…) des boulangers (…), de ceux qui sachent bien faire les filets pour la chasse, la pêche et pour prendre les essaims. »

 Instruction de Charlemagne, début IXè siècle.

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997

 Le domaine carolingien d’Annapes (Nord), vers 800

 « On a trouvé dans le fisc[4] d’Annapes un palais royal construit en très bonne pierre, trois chambres, la maison tout entourée d’une galerie avec onze pièces ; au-dessous, un cellier[5], deux porches ; à l’intérieur de la cour, dix-sept autres maisons construites en bois, avec autant de chambres et les dépendances en bon état : une étable, une cuisine, une boulangerie, deux granges, trois magasins. Une cour munie de fortes palissades, avec une porte de pierre surmontée d’une galerie. »

 Extrait du Capitulaire de Villis, vers 800.

 In Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997

 Les missi dominici

 « L’empereur Charles a choisi les hommes les plus avisés et les a envoyés dans tout le royaume. Il leur a ordonné de se renseigner activement et de l’informer sur les pratiques contraires à la loi. Que personne n’ose s’opposer à la loi en vigueur. Que les comtes veillent à ce que les missi puissent aller à travers leu domaine sans être empêchés, s’ils veulent conserver la faveur de l’empereur. »

 D’après le Capitulaire des « missi dominici », 802.

 CHARLEMAGNE ET LES ECOLES

 Charlemagne veut développer les écoles

 « Qu’il y ait des écoles pour l’instruction des garçons. Que dans chaque évêché [territoire soumis à l’autorité d’un évêque], dans chaque monastère, on enseigne les psaumes [poèmes religieux], les notes, le chant, le calcul, la grammaire et que l’on ait des livres soigneusement corrigés. Car souvent les hommes voulant prier Dieu, le prient mal à cause des livres incorrects qu’ils ont dans les mains. »

 Admonitio generalis, 789, cité par P. Riché, De l’éducation antique…, Flammarion, 1968.

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997

 La culture de Charlemagne

 « (Charlemagne) apprit si bien le latin qu’il avait pris l’habitude de s’exprimer dans cette langue ou dans sa langue maternelle. Quant au grec, il savait mieux le comprendre que le parler (…). Il apprit l’art de calculer et il s’appliqua avec sagacité et curiosité à étudier l’astronomie. Il essaya aussi d’écrire et il avait l’habitude de mettre dans son lit sous les oreillers des tablettes et des feuillets de parchemin pour exercer ses mains à tracer des lettres (…) ; mais ses efforts eurent peu de succès parce qu’il avait commencé trop tard. »

 Eginhard, Vie de Charlemagne, IXè siècle.

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire, Géo, Ed. civ. Cycle 3 CE2, 1997

 LE PARTAGE DE L’EMPIRE

 Un des premiers textes en français

 « Pro Deo amur (…), d’ist di in avant (…) si salvarai eo cist meon fradre Karlo… »

Traduction : « Pour l’amour de Dieu (…), à partir de ce jour (…), j’aiderai mon frère Charles ».

 Serment de Strasbourg, 842.

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire, Géo, Ed. civ. Cycle 3 CE2, 1997

 Le serment de Strasbourg

 « Pro deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament,… si salvarai eo cist meon fradre Karlo. »

« Pour l’amour de Dieu et pour le salut du peuple chrétien et le nôtre,… je défendrai mon frère Charles ici présent. »

 in Istra, Multilivre CM1, 1996.

 Le partage de l’Empire de Charlemagne

 « Pleurez, race des Francs, car l’empire gît à présent dans la poussière. Il n’y avait qu’un chef ; il n’y avait qu’un peuple… Les gens vivaient dans la paix et la force des armes frappait l’ennemi d’épouvante. Une justice en éveil mettait le crime en fuite… Mais à présent ce pouvoir est foulé aux pieds de tous, dépouillé de sa couronne. L’Empire a perdu en même temps son nom et sa splendeur. L’unité royale s’est brisée en 3 morceaux. »

 Florus de Lyon.

 In SEDRAP, A nous le monde !, CM2

LES INVASIONS NORMANDES

 Un raid des Normands en Gaule

 « Le chiffre des navires augmente, la multitude innombrable des Normands ne cesse de croître ; de tous côtés, les chrétiens[6] sont victimes de massacres, de pillages, de dévastations, d’incendies. Ils prennent toutes les cités qu’ils traversent sans que personne ne leur résiste ; ils prennent Bordeaux, Périgueux, Saintes, Limoges, Angoulême et Toulouse, Angers, Tours et Orléans sont anéanties. »

 Ermentaire, Les Miracles de saint Philibert, seconde moitié du IXè siècle.

 In Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997


[1] Le 18 juin.

[2] L’ensemble de l’équipement du guerrier.

[3] Un carquois : l’étui dans lequel on place les flèches.

[4] Un groupe de domaines.

[5] Une cave pour le vin ou pour d’autres provisions.

[6] Les habitants de la Gaule.

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