MOYEN AGE - GUERRE DE CENT ANS

 Et les femmes ?

 « Selon les règles de succession en France, le pouvoir ne pouvait pas être transmis par les femmes. En Angleterre, en revanche, les femmes pouvaient succéder à leur père. A la mort du roi Charles IV, toute la question était de savoir à qui devait être confiée la garde du royaume, en raison du principe que dans le royaume de France, la femme n’a pas accès au pouvoir royal. De leur côté, les Anglais déclaraient que le jeune roi Edouard était le plus proche parent en tant que fils d’Isabelle, petit-fils de Philippe le Bel et, par conséquent, neveu de Charles IV. Mais les Français n’admettaient pas l’idée d’être dominés par l’Angleterre. »

 D’après Jean de Venette, XIVè siècle

 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000

 Les Bourgeois de Calais

 « … Edouard les regarda d’un air très irrité, et quand il parla, il commanda qu’on leur coupât la tête sur-le-champ. Tous les barons et les chevaliers qui étaient là suppliaient le roi d’avoir pitié de ces gens, mais il ne voulait rien entendre.

Alors, la noble reine d’Angleterre se jeta à genoux devant le roi, son Seigneur, et lui dit :

-          Ah ! gentil sire, je vous prie et requiers à titre de faveur personnelle que vous veuillez de ces six hommes avoir merci.

Le roi attendit un peu avant de répondre, et regarda la bonne dame sa femme, qui pleurait à genoux devant lui, très tendrement. Cette vue lui amollit le cœur ; il lui dit :

-          Ah ! dame. Vous me priez si instamment que je n’ose vous refuser ; et, bien que je le fasse à contrecoeur, tenez, je vous les donne ; faites-en à votre plaisir.

Alors la reine se releva, et fit relever les six bourgeois, et leur fit servir à dîner tout à leur aise ; puis elle les fit reconduire hors du camp en sûreté. »

 Froissart, Chroniques.

 In SEDRAP, A nous le monde !, CM2.

 La mort de Du Guesclin

 « Ils [les soldats] étaient sur le point de rendre le château, mais, par la volonté de Notre Seigneur, le connétable fut malade environ huit jours et trépassa le vendredi treizième jour de juillet. C’était un bon chevalier et qui moult de bien avait fait au royaume de France et plus que chevalier qui lors vécut. Et le lendemain, ceux qui étaient au château le rendirent aux gens du connétable. »

 Froissart, Chroniques.

 In SEDRAP, A nous le monde !, CM2.

 Le traité de Troyes

 « Par le mariage fait pour le bien de la paix entre le roi Henri (d’Angleterre) et notre chère et très aimée fille Catherine, le roi Henri est devenu notre fils. Il est décidé que, aussitôt après notre mort, la couronne et le royaume de France iront à notre beau-fils le roi Henri et à ses héritiers. »

 Signé Charles VI, 1420.

 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000

 JEANNE D’ARC

 La jeunesse de Jeanne d’Arc d’après les interrogatoires de son procès (février 1431)

 « En mon pays, on m’appelait Jeannette et après que je sois venue en France[1], on m’appela Jeanne. Je suis née au village de Domrémy. »

« Je n’avais pas coutume de garder les bêtes, mais j’aidais à les conduire aux prés. »

Ensuite, elle a déclaré que sur l’âge de 13 ans, elle entendit une voix de Dieu et la première fois en eut grand peur. Cette vois lui dit qu’il était nécessaire qu’elle vint en France, qu’elle lèverait le siège mis devant Orléans. »

 In Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997

 Jeanne d’Arc

 « Jeanne est née à Domrémy, des époux Jacques d’Arc et Isabelette, laboureurs, vrais et bons catholiques mais pas bien riches ; Jeannette était bien et suffisamment instruite en la foi catholique comme les autres filles de son âge ; et depuis sa petite enfance jusqu’à son départ de la maison paternelle, elle a été élevée dans les bonnes mœurs, fréquentant souvent et pieusement l’église. Elle s’occupait aux divers travaux dans sa maison paternelle et parfois filait le chanvre ou la laine, allait à la charrue, à la moisson quand c’était le temps, et parfois, quand c’était le tour de son père, elle gardait les animaux et les troupeaux de la ville. »

 La marraine de Jeanne.

 In SEDRAP, A nous le monde !, CM2.

 Jeanne d’Arc

 « Ensuite elle a déclaré que, sur l’âge de treize ans, elle eut une voix de Dieu et la première fois eut grand peur.

Cette voix lui dit qu’il était nécessaire qu’elle vînt en France, qu’elle lèverait le siège mis devant Orléans, qu’elle irait vers Robert de Baudricourt, dans la ville de Vaucouleurs dont il était capitaine, et qu’il lui donnerait des gens pour aller avec elle. Et ladite Jeanne répondit qu’elle était une pauvre fille, qui ne savait ni chevaucher ni mener guerre. »

 Jeanne à son procès.

 In SEDRAP, A nous le monde !, CM2.

 Les accusations contre Jeanne d’Arc

 « Sorcière, fausse prophétesse [...]. Mal pensant en ce qui concerne la foi catholique […]. Excitatrice de la guerre, assoiffée cruellement de sang humain […]. Totalement oublieuse des convenances de son sexe […] prenant sans rougir l’habit inconvenant des gens de guerre. »

 Accusations portées contre Jeanne d’Arc à son procès, 27 mars 1431.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996

 Jeanne d’Arc, une héroïne nationale ?

 « Dans aucun pays, on ne trouve une aussi belle histoire que celle de Jeanne d’Arc. Tous les Français doivent aimer et vénérer le souvenir de cette jeune fille qui aima tant la France et mourut pour nous. »

 Extrait d’un livre d’histoire de cours moyen du début du XXè siècle.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996

 Cours de conversation pour voyageur anglais

  « Sire, le boun jour. Sire, boun jour à vous. Ou : Boun jour vous doyne Dieu ! Sire, Dieu vous save ! Sire, Dieu vous benoy… Sire, des queux parties veignez-vous ?

     Sire, je veigne dez parties de Fraunce ?

-          Sire, queles nouvelles de par de là ?

-          Sire, le roy est en bon point, loiez soit Dieu, ovesque toute sa compaignie en les parties de Normandie et il est en sanitées lui-mesmes, mes plusours de ses gents sount malades et beaucope d’eaux sount mortz. »

 Livre d’apprentissage du français parlé en Normandie, vers 1415-1416.

 In Istra, Multilivre, CM1, 1996.


[1] En France : la Lorraine ne fait pas partie du royaume de France à cette époque.

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