MOYEN
AGE - POUVOIR ROYAL
LE ROI L’élection
d’Hugues Capet « Au
temps fixé, les grands de la Gaule qui s’étaient liés par serment
se réunirent à Senlis […]. L’archevêque de Reims leur parla ainsi :
« Donnez-vous donc pour chef le duc Hugues, recommandable par ses
actions, sa noblesse et par ses troupes, le duc en qui vous trouverez un
défenseur non seulement de la chose publique mais de vos intérêts
privés. » Cette opinion proclamée et accueillie, le duc fut,
d’un consentement unanime, porté au trône et couronné à Noyon le 1er
juin par l’archevêque et les autres évêques. » D’après
le récit du moine Richer, écrit vers 995. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 Le
sacre du roi de France « Le
roi de France est oint[1]
d’une huile envoyée des cieux. Puis l’archevêque de Reims lui met
le sceptre[2]
dans la main droite et le bâton[3]
dans la main gauche. Devant
tous les pairs[4] de France, autour,
l’archevêque prend la couronne royale et la met sur la tête du roi. Alors
l’archevêque et les pairs doivent mener le roi ainsi vêtu dans la
chaire qui a été préparée et ornée de drapeaux de soie et
l’installer dans son siège qui doit être assez haut pour que tous
puissent le voir. » Extrait
du Livre des rois de France, XIIIè siècle. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 LOUIS
VI Le
roi Louis VI rétablit l’ordre « Thomas
de Marle (sire de Coucy), un homme de la pire espèce, avait dévasté,
dévoré le pays comme un loup furieux. Il massacrait tout, ruinait
tout. Le
roi met très vite son armée en mouvement et (…) se tourne vers le château
de (Coucy). (…) Il prend d’assaut la forte tour comme il l’eut
fait d’une cabane de paysan ; il confond les criminels, massacre
les impies. » Suger,
abbé de Saint-Denis (1081-1151), Vie de Louis VII. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Le
roi de France Louis VI lutte contre Hugues de Puiset, un seigneur
pillard (1111) « Hugues
de Puiset s’attaqua à la très noble comtesse de Chartres. Plusieurs
plaintes émurent[5]
le roi qui réunit son conseil. La
condamnation de Hugues ayant été prononcée, le roi s’en vint […]
avec une grande armée […], attaqua le château et emmena les
prisonniers nobles. Puis,
il commanda de vendre publiquement le mobilier et toutes les richesses
du château et de mettre le feu au château lui-même. » Suger,
Vie de Louis le Gros. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 PHILIPPE-AUGUSTE La
victoire de Philippe-Auguste à Bouvines en 1214 « Le
roi de France, joyeux d’une victoire si inespérée, rendit grâces à
Dieu, qui lui avait accordé de remporter sur ses adversaires un si
grand triomphe. Il emmena avec lui, chargés de chaînes et destinés à
être enfermés dans de bonnes prisons, les trois comtes[6]
[…] ainsi qu’une foule nombreuse de chevaliers […]. A l’arrivée
du roi, toute la ville de Paris fut illuminée de flambeaux et de
lanternes, retentit de chants, d’applaudissements, de fanfares et de
louanges, le jour et la nuit qui suivit. Des tapis et des étoffes de
soie furent suspendus aux maisons ; enfin ce fut un enthousiasme général. » Roger
de Wendower, Chronique, vers 1220. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 LOUIS
IX Ordonnance
de Louis IX sur les baillis, 1254 « Nous,
Louis, par la grâce de Dieu roi de France, établissons que tous nos
baillis (…), en quelque affaire que ce soit, fassent serment qu’ils
(rendront justice) à chacun, sans exception de personnes, aussi bien
aux pauvres qu’aux riches (…). (Ils) jureront qu’ils garderont loyalement nos rentes et nos droits, et ne souffriront pas que nos droits soient soustraits, supprimés ou diminués. » Jean
de Joinville (1224-1317), Vie de Saint Louis. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Les
baillis « Nous,
Louis, rois de France, établissons que nos baillis fassent serment que,
tant qu’ils seront en service, ils feront la justice à tous, sans
exception, aussi bien aux pauvres qu’aux riches, et à l’étranger
qu’à l’homme du pays. » Ordonnance
de Louis IX,
1254 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Conseils
de Saint Louis à son fils « Beau
fils, la première chose que je t’enseigne, est que tu mettes ton cœur
à aimer Dieu (…). Ne
charge pas (ton peuple) de taxes ni de tailles, si ce n’est par nécessité.
(…) Tiens la justice avec rigueur et loyauté envers tes sujets (…). Garde-toi
de partir en guerre contre des chrétiens sans grande réflexion ;
et s’il faut la faire, protège la sainte Eglise et ceux qui n’y
sont pour rien (…). Sois
attentif à avoir de (…) bons baillis et renseigne-toi souvent sur eux
(…) : comment ils se comportent, s’il y a en eux convoitise,
fausseté ou tricherie. » Jean
de Joinville (1224-1317), Vie de Saint Louis. Texte modernisé. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Conseils
de Saint Louis à son fils « Beau
fils, la première chose que je t’enseigne, c’est que tu mettes ton
cœur à aimer Dieu, car sans cela nul ne peut être sauvé. Aie le cœur
doux et compatissant aux pauvres, aux malheureux et aux affligés, et
les conforte et aide selon ce que tu pourras. Maintiens les bonnes
coutumes de ton royaume, et abats les mauvaises. Ne convoite pas contre
ton peuple, et ne le charge pas d’impôts ni de tailles… » D’après
les Mémoires du Sire de Joinville, (1224-1317). In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 1, 1995 Saint
Louis rend la justice sous son chêne « Il
advint maintes fois qu’en été, il allait s’asseoir au bois de
Vincennes après sa messe, s’adossait à un chêne et nous faisait
asseoir autour de loi. Et
tous ceux qui avaient un problème venaient lui parler sans en être empêchés
par un huissier ou quelqu’un d’autre. » Jean
de Joinville (1224-1317), Vie de Saint Louis. Texte modernisé. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Louis
IX rend la justice « Souvent,
en été, il allait s’asseoir sous un chêne au bois de Vincennes et
il nous faisait asseoir autour de lui. Tous ceux qui étaient en procès
pouvaient venir lui parler et il faisait régler leurs affaires par ses
conseillers. » D’après
Joinville, Histoire de Saint Louis (vers 1309). In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Saint
Louis, roi justicier « Souvent
il arriva qu’en été il allait s’asseoir au bois de Vincennes, après
la messe, s’adossait à un chêne et nous faisait asseoir autour de
lui. Et tous ceux qui avaient des affaires à juger venaient lui parler
sans empêchement d’huissier ni d’autres. Et alors il leur demandait :
« Quelqu’un a-t-il affaire [un procès] ? » Et ceux
qui en avaient se levaient. Et il leur disait : « Taisez-vous
tous, on vous expédiera l’un après l’autre. » D’après
Joinville, compagnon de Saint Louis. In
SEDRAP, A nous le monde !, CM2. PHILIPPE
IV LE BEL Les
États généraux de 1314 « Philippe
le Bel, roi de France, assembla à Paris de nombreux barons, des évêques
et des bourgeois de chaque cité du royaume. Enguerrand de Marigny parla
au nom du roi de France de la guerre de Flandres et des dépenses
qu’elle avait entraînées. Tous les bourgeois répondirent qu’ils
aideraient volontiers le roi. Le roi les en remercia. » Les
Grandes chroniques de France, 1314. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 200O [1] Oint : marqué sur le front et la poitrine avec une huile sacrée. [2] Sceptre : insigne royal formé d’un bâton prolongé par une main, symbole de l’autorité judiciaire. [3] bâton : insigne royal du commandement. [4] Pairs : les grands seigneurs du royaume. [5] Emurent : les plaintes ont mis le roi en colère. [6] Les comtes alliés du roi d’Angleterre et de l’empereur d’Allemagne. Parmi eux se trouvait Ferrand de Flandres, vassal du roi de France, mais allié à l’empereur allemand Otton. |
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