RÉVOLUTION 1789
vu par un curé de campagne « Jamais peut-être aucune nation n’a vu chez elle de si grands événements politiques arriver en si peu de temps […]. Le despotisme a été absolument abattu, les privilèges du clergé et de la noblesse ont été pour toujours abolis […], la puissance royale réduite à ses plus justes bornes. Ce qui doit étonner, c’est que tout cela s’est opéré sans grande effusion de sang. » Notes
d’un curé de campagne en 1789. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 Lettre
de convocation des États généraux à Versailles « De
par le Roi, Notre
amé et féal[1].
Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à
surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons, relativement
à l’état de nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un
ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui
intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de notre
royaume. Ces grands motifs Nous ont déterminé à convoquer l’assemblée
des États de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous
conseiller et Nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous
ses yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et les doléances
de nos peuples, de manière que par une mutuelle confiance et par un
amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le
plus promptement possible un remède efficace aux maux de l’État, et
que les abus de tous genres soient réformés et prévenus par de bons
et solides moyens qui assurent la félicité publique[2]
et qui nous rendent, à Nous particulièrement, le calme et la
tranquillité dont Nous sommes privé depuis si longtemps. A ces causes,
Nous vous avertissons et signifions que notre volonté est de
recommencer à tenir les États libres et généraux de notre royaume,
au lundi 27 avril prochain, en notre ville de Versailles, où nous
entendons et désirons que se trouvent aucuns des plus notables
personnages de chaque province, bailliage et sénéchaussée. Donnée
à Versailles, le 24 janvier 1789. » A.
Brette, Recueil de documents relatifs à la convocation des Etats généraux,
Paris, Imprimerie nationale, 1894. In
Istra, Multilivre CM2, 1997. Lettre
du roi pour la convocation des États généraux « Nous
avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour nous aider à
surmonter toutes les difficultés où nous nous trouvons, relativement
à l’état de nos finances. Ces grands motifs nous ont déterminé à
convoquer l’assemblée des Etats (généraux) pour nous conseiller et
nous faire connaître les souhaits et les doléances de nos peuples. Donné
à Versailles le 24 janvier 1789. Louis. » In
Bordas, Textes d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM , 1997 LES
CAHIERS DE DOLÉANCES Un
cahier de doléances Des
habitants de Mandres demandent « que les abus des droits de chasse
(seront) supprimés. Mandres
est un village situé presque au milieu d’une plaine très fertile en
grains (…). Mais depuis que Monsieur[3]
en a fait sa grande réserve de chasse, cette plaine ne peut plus porter
aucun grain de toute espèce, de sorte que les laboureurs et les
particuliers peuvent à peine recueillir leur semence : le grand
nombre de lièvres et de perdrix (…) en est la seule cause. » Cahier
de doléances des habitants de Mandres, rédigé le 14 avril 1789, Archives départementales
du Val-de-Marne. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire, Géo, Ed. civ. Cycle 3 CE2,
1997 Un
cahier de doléances « Sire,
nous sommes accablés d’impôts de toutes sortes ; nous vous
avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain, et il va
bientôt nous manquer si cela continue. Si vous voyiez les pauvres
chaumières que nous habitons, la pauvre nourriture que nous prenons,
vous en seriez touché. Cela vous dirait mieux que nos paroles que nous
n’en pouvons plus et qu’il faut nous diminuer nos impôts. Ce qui
nous fait bien de la peine, c’est que ceux qui ont le plus de bien
paient le moins. Nous payons la taille, et le clergé et la noblesse
rien de tout cela. Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui
paient le moins et les pauvres qui paient le plus ? Est-ce que
chacun ne doit pas payer selon son pouvoir ? Sire, nous vous
demandons que cela soit ainsi, parce que cela est juste. » Les
paysans de Culmont, 1789. In Hatier, Histoire. Cycle
3,
2000 Un
cahier de doléances « Nous
ne sommes pas jaloux de leur grandeur et de leurs privilèges, mais nous
sommes jaloux qu’ils ne payent pas le quart des impôts qu’ils
devraient payer… D’où tiennent-ils ces honneurs, ce n’est que par
les Devoirs et les Services que leurs ancêtres ont rendu à l’Etat et
dont ils sont comptables… » Extrait
d’un cahier de doléances. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 1, 1995 Un
extrait de cahier de doléances de 1789 (Saint-Avit, en Agenois) « Cayher
des plaintes, doléances et remontrances qu’ont l’honneur de faire
très respectueusement au Roi les très soumis, fidèles sujets du tiers
Etat de la communauté et juridiction de Saint Avit en Agenois,
tendantes au besoin de l’Etat et à la réforme des abus. (…) Article
2. Il sera observé que, outre le impôts mentionnés en l’article
ci-dessus[4],
le Seigneur du lieu retire encore une rente considérable qui est un
picotin par journal[5]
de froment, avoine autant, un sou en argent et chaque maison ou famille
paye encore de la volaille. […] il est payé au Seigneur une infinité
de journées[6]. Article
3. Il sera observé à Sa Majesté qu’outre les impôts mentionnés
aux articles précédents, il est encore payé un dixième[7]
au curé. Article
5. Il sera observé au Roi qu’on ne peut comprendre la raison qui a pu
occasionner la diversité des poids et mesures qui se pratique dans le
royaume ; on pense que l’uniformité serait plus utile […], les
individus connaîtraient ce qu’ils achèteraient et ce qu’ils
vendraient. Article
7. Sa Majesté sera suppliée d’observer que le Clergé et la Noblesse
jouissent de revenus immenses, avec honneurs et privilèges sans bornes
[…]. Nous ne sommes pas jaloux de leur grandeur et privilèges, mais
nous sommes jaloux qu’ils ne payent pas le quart des impôts qu’ils
devraient payer. A
Saint-Avit, le 9 mars 1789. » In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 Cahier
de doléances du village de La Caure (Marne) en 1789 « Les
impôts. « Les impôts nous surchargent : la répartition
en est mal faite ; ceux qui ont les plus grands biens[8]
ne paient presque rien ; le peuple paie tout et plus qu’il ne
doit. […] » Les
mendiants.
« Nos campagnes inondent de mendiants de tout âge, de tout sexe
et de toute condition ; c’est le plus grand et le plus dangereux
de tous les abus. […] Nous demandons donc que chaque pauvre demeure
dans sa paroisse et qu’on établisse un bureau de charité pour les
vrais pauvres. » Les pères de famille. « Le nombre de nos enfants nous décourage ; nous n’avons pas de quoi les nourrir, les vêtir. Nous demandons donc un soutien, par exemple une gratification ou une diminution des impôts à raison de chaque enfant qui naîtrait, jusqu’à l’âge de quatorze ans, temps où l’enfant pourrait gagner sa vie. […] » Conclusion.
« Telles sont les doléances, plaintes, remontrances et demandes
vraies que nous exposons à la bonté du Roi et aux lumières des états
généraux. Fait
et arrêté à La Caure, dans le lieu accoutumé de nos assemblées, par
nous syndic[9],
officiers municipaux7
et habitants soussignés, le 1er mars 1789. » Cahier
de doléances du village de La Caure (Marne). Archives départementales de la Marne. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Les
cahiers de doléances « Nous,
paroissiens de Chennevières-sur-Marne, pour nous conformer à la lettre
et au règlement du roi et à l’ordonnance de la vicomté et prévôté
de Paris, pour la convocation des états généraux, nous sommes assemblés
aujourd’hui 14 avril 1789, au lieu et à la manière ordinaires, pour
dresser le cahier des plaintes et doléances. (Et nous avons chargé nos
délégués) : Art.
1er.
De supplier très respectueusement le roi d’établir dans ses finances
et dans les charges de l’Etat une administration fixe et économique,
afin que son peuple, et spécialement les cultivateurs et gens de la
campagne, y trouvent le plus tôt possible un soulagement sur les
impositions multipliées dont ils sont chargés sous différentes dénominations,
comme tailles, ustensiles, vingtièmes, corvée, droits d’aides,
gabelle et autres. Art.
2.
Demander la suppression de la gabelle, et le remplacement de cet impôt
mis sur chaque tête. Art.
3.
Demander la suppression des corvées, soit en nature, soit en argent. Art.
4.
Demander la suppression des droits de gros manquant, sous la dénomination
vulgaire de trop bu. (Il s’agit d’un droit sur le vin consommé par
le producteur). Art.
17.
Enfin, demander qu’il y ait mêmes poids et mesures pour tout le
royaume, et que l’on tienne plus exactement la main à la vérification
desdits poids et à la police qui doit s’observer dans les bourgs et
villages relativement au bon ordre. » Archives
parlementaires,
t. IV. In
SEDRAP, A nous le monde ! CE2. LES
ÉVÈNEMENTS DE 1789 Serment
du Jeu de Paume (20 juin 1789) « L’Assemblée
nationale arrête que tous les membres de cette Assemblée prêteront,
à l’instant, serment solennel de ne jamais se séparer et de se
rassembler partout où les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que
la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements
solides. » In
Bordas, Textes d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM , 1997 La
journée du 12 juillet 1789 : Camille Desmoulins s’adresse aux
Parisiens « Citoyens,
il n’y a pas un moment à perdre. J’arrive de Versailles. Monsieur
Necker [ministre de Louis XVI] est renvoyé. […] Ce soir, tous
les bataillons suisses et allemands [qui composent la garde royale]
sortiront du Champ de Mars [à Paris] pour nous égorger. Il ne
nous reste qu’une ressource : c’est de courir aux armes et de
prendre les cocardes pour nous reconnaître. » in
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Un
défenseur de la Bastille, Louis Deflue, raconte la prise de la prison
royale « 14
juillet 1789. 5 heures de l’après-midi. J’attendais
le moment que le gouverneur tînt parole et fit sauter la forteresse,
mais je fus bien étonné lorsque je vis quatre invalides[10]
approcher des ponts, les ouvrir et les baisser. Alors, la foule entra
avec précipitation, on nous désarma dans l’instant, on s’empara de
nous. […] On entra dans les appartements, on saccagea tout, on
s’empara des armes, on jeta les papiers des archives par les fenêtres
et tout fut mis au pillage. » In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 La
Grande Peur « Les
habitants de cette paroisse [Estrée-Saint-Denis, près de Compiègne,
Oise] qui ont toujours dans l’idée, ainsi que ceux de la
campagne, que l’on doit venir couper leurs blés, […] se sont imaginés
que c’étaient des gens malintentionnés qui venaient pour ravager
leurs terres. Ils ont sonné le tocsin[11],
ont assemblé les habitants […]. J’ai rencontré la garde nationale[12]
sous les armes, avec des fusils, des haches, des cognées. Finalement,
il n’y avait rien, il n’y avait pas de grains coupés, et ce qui
avait donné lieu au bruit était la querelle de braconniers avec les
gardes. » Lettre
du prévôt de la maréchaussée à l’intendant du Soissonnais, 28
juillet 1789. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 La
nuit du 4 août 1789 « Versailles,
7 août 1789. Monsieur, la séance du mardi au soir, 4 août, est la séance
la plus mémorable qui se soit tenue jamais chez aucune nation. Elle
caractérise le noble enthousiasme du Français. Elle montre à
l’univers entier quelle est sa générosité et les sacrifices dont il
est capable, lorsque l’honneur, l’amour du bien, l’héroïsme du
patriotisme, le commandent. Mr le Vicomte de Noailles fit une motion, et
demanda que les droits de banalité[13],
rentes nobles foncières, droits de minage, exclusifs de chasse, de
fuie, colombier, cens, redevances, dîmes, rachats, tous droits qui pèsent
sur le peuple, et sont la source des déprédations des justices
subalternes, des vexations des officiers, pussent être rachetés à un
taux fixé par l’Assemblée Nationale. Les circonstances malheureuses où se trouvent la
Noblesse, l’insurrection générale élevée de toutes parts contre
elle, les provinces de Franche-Comté, de Dauphiné, de Bourgogne, d’Alsace,
de Normandie, de Limousin, agitées des plus violentes convulsions[14],
et en partie ravagées ; plus de cent cinquante châteaux incendiés ;
les titres seigneuriaux recherchés avec une espèce de fureur, et brûlés ;
l’impossibilité de s’opposer au torrent de la Révolution, les
malheurs qu’entraînerait une résistance même inutile ; la
ruine du plus beau royaume de l’Europe, en proie à l’anarchie, à
la dévastation ; et, plus que tout cela, cet amour de la patrie
inné dans le cœur du Français, amour qui est un devoir impérieux
pour la Noblesse, obligée par état, et par honneur, à dévouer ses
biens, sa vie même pour le Roi, et pour la Nation, tout nous
prescrivait la conduite que nous devions tenir ; il n’y eut
qu’un mouvement général. Le Clergé, la Noblesse se levèrent et
adoptèrent toutes les motions proposées. Les témoignages les plus
flatteurs de reconnaissance furent prodigués. Mais c’était le moment
de l’ivresse patriotique. Différentes motions[15]
se succédèrent avec rapidité. L’un demande la justice gratuite ;
et les communes se hâtent d’applaudir ; un autre propose la réduction
des pensions, gouvernements, charges des gens de la Cour ; elle est
reçue avec acclamation. Les curés offrent le sacrifice de leur casuel[16].
Quelques-uns vont même jusqu’à proscrire la pluralité des bénéfices,
et remettent ceux qu’ils ont. Les députés de Paris renoncent pour la
capitale à ses privilèges ; ceux des villes de Bordeaux, Lyon,
Marseille suivent le même exemple ; les députés des provinces
privilégiées, la Bretagne, la Bourgogne, le Dauphiné, l’Artois, la
Franche-Comté, la Provence, le Languedoc, le Boulonnais, la principauté
d’Orange, le Cambrésis, l’Alsace, le pays de Dombes, s’avancent
tour à tour au bureau, et prononcent solennellement, au nom de leurs
provinces, la renonciation formelle à tous droits, privilèges,
exemptions, prérogatives, demandant d’être assimilés aux autres
provinces de France. Vous jugez de l’enthousiasme avec lequel ce généreux
abandon dut reçu. Je n’essaierai point de vous peindre les
transports, la joie ; une foule immense de spectateurs la
partageait ; des cris, des « Vive le Roi », des
battements de mains ! » Lettre
du marquis de Ferrières
[député de la noblesse de Saumur, Anjou] à son ami le chevalier de
Rabreuil. In
Istra, Multilivre CM2, 1997. LA
DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN Les
droits de l’homme « Article
1 : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune. Article
4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas
à autrui (…). Article
6 : La loi est l’expression de la volonté générale, tous les
citoyens ont droit à concourir personnellement, ou par leurs représentants
à sa formation ; elle doit être la même pour tous… Article
11 : La libre communication des pensées et des opinions est un des
droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc
parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de
cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen, 26 août 1789. In
Bordas, Textes d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM , 1997 La
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « Art.
1 Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les
distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune. Art.
2 Le but de toute association politique est la conservation des droits
naturels et imprescriptibles de l’homme : ces droits sont la
liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à
l’oppression. Art.
3 Le principe de souveraineté réside essentiellement dans la Nation ;
ni corps, ni individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane
expressément. » In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Trois
articles fondamentaux (de la Déclaration des droits de l’homme et
du citoyen), bases de la démocratie « Art.
1 Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les
distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité
commune. Art.
2 Le but de toute association politique est la conservation des droits
naturels et imprescriptibles de l’homme : ces droits sont la
liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à
l’oppression. Art.
3 Le principe de souveraineté réside essentiellement dans la Nation ;
ni corps, ni individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane
expressément. » In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 La
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « I
– Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. II
– Les droits naturels de l’homme sont la liberté, la propriété,
la sûreté et la résistance à l’oppression. IV
– La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui. V
– Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché,
et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas. VI
– La loi est l’expression de la volonté générale. Elle doit être
la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. » Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen (20-26 août 1789). Extraits. In
SEDRAP, A nous le monde ! CE2. LE
PROJET DE DECLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE Les
mêmes droits pour tous ? « Article
1 : La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits.
Les distinctions sociales ne peuvent êtres fondées que sur l’utilité
commune. Article
6 : La loi doit être l’expression de la volonté générale ;
tous les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement, ou
par leurs représentants à sa formation ; elle doit être la même
pour tous (…) Olympe
de Gouges, Projet de Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne, 1791. In
Bordas, Textes d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM , 1997 LA
FUITE DU ROI (JUIN 1791) Le
retour de la famille royale (juin 1791) « La
voiture du roi paraissait comme au milieu d’une forêt de baïonnettes.
Des ordres sévères avaient été donnés pour que le roi rencontrât
partout sur son passage un silence morne et lugubre. La garde nationale
avait le fusil, renversé, comme un jour de deuil. Le peuple qui était
derrière restait muet, le chapeau sur la tête. On avait affiché dans
plusieurs endroits : « Celui qui applaudira le roi aura des
coups de bâton ; celui qui l’insultera sera pendu. » Mais
à l’approche du château des Tuileries, les injures et les menaces
les plus atroces retentirent de toutes parts. La reine surtout parut être
l’objet de la fureur populaire. » D’après
Fontanges, fin du XVIIIè siècle. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 LES
SANS-CULOTTES ET LA TERREUR Le
club des Jacobins « Dans
ce club, les affaires qui doivent être portées devant l’Assemblée
nationale sont discutées régulièrement ; on lit les motions
qu’on se propose d’y faire. Quand on s’est mis d’accord sur
elles, tous les membres sont tenus de les soutenir. C’est là que sont
fixés les plans de conduite ; on y élit les personnes qui doivent
faire partie des comités ; on y nomme aussi les présidents de
l’Assemblée nationale. Les membres du club ont à l’Assemblée une
telle majorité que quiconque est élu par lui est presque sûr de
passer à l’Assemblée. » Arthur
Young, Journal de voyage (fin du XVIIIè siècle). In
SEDRAP, A nous le monde ! CM1. Qu’est-ce
qu’un sans-culotte ? « Un
sans-culotte, c’est un être qui va toujours à pied, qui n’a point
de millions, point de châteaux, point de valets pour le servir. Au
reste, un sans-culotte a toujours son sabre. Quelquefois il marche avec
sa pique ; mais au premier son de tambour, on le voit partir pour
la Vendée, pour l’armée des Alpes ou pour l’armée du Nord. » Archives
nationales. In
Bordas, Textes d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM , 1997 La Carmagnole « Madam’
Veto[17]
avait promis de
faire égorger tout Paris (bis) Mais
son coup a manqué Grâce
à nos canonniers
Refrain Dansons
la carmagnole Vive
le son, vive le son Dansons
la carmagnole Vive
le son du canon ! » In
Istra, Multilivre CM2, 1997. L’exécution
de Louis XVI « Louis
est sorti du Temple[18]
à neuf heures et demie. A dix heures et demie, il arriva au pied de
l’échafaud. Là, le bourreau voulant lui lier les mains derrière le
dos, il a fait signe que cela n’était pas nécessaire : on a
insisté, il s’est laissé faire tranquillement ; il est monté
seul, avec beaucoup de courage. Louis n’était vêtu que d’une
camisole[19]
blanche, le cou et la poitrine découverts, et les cheveux roulés par
derrière comme ceux d’un abbé. Il a prononcé d’une voix forte :
« Français, je meurs innocent ». » in
Istra, Multilivre CM2, 1997. La
mort de Marat « Pleurons,
pleurons, notre ami qui ne vit plus. C’était
l’appui de l’indigence… Pleurons
Marat, pleurons sur nos vertus, Pleurons
notre seule espérance… (bis) Oui,
c’est de Caen, pour ce fatal projet, Qu’exprès
une fille est venue Exécuter
son horrible forfait Même
à la première entrevue. Elle
arrive, vit Marat dans son bain, Et
là, d’une main meurtrière, Elle
enfonce son couteau dans son sein ! Sitôt
il ferma la paupière… (bis) On
la saisit, puis on l’interrogea, En
lui faisant voir sa victime. Elle
répondit qu’il le mérita, Qu’elle
se vengeait par ce crime… Cinq
jours après, ce fut sur l’échafaud Qu’elle
fit voir son âme altière ! Elle
mourut de la main du bourreau, Ne
démentant pas son caractère (bis). » In
SEDRAP, A nous le monde ! CM1 La
Terreur « Sont
réputés gens suspects ceux qui, soit par leur conduite, soit par leurs
relations, soit par leurs propos ou leurs écrits se sont montrés
partisans de la tyrannie et ennemis de la liberté ; ceux qui ne
pourront pas justifier de leurs moyens d’exister ; les nobles qui
n’ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution ;
ceux qui ont émigré depuis juillet 1789. » Décret
de la Convention, 17 septembre 1793. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Le
9 Thermidor met fin à la Terreur « Peu
de jours après Thermidor, un homme qui vit encore et qui avait alors
dix ans fut mené par ses parents au théâtre et, à la sortie, admira
la longue file de voitures brillantes qui, pour la première fois,
frappaient ses yeux. Des gens en veste, chapeau bas, disaient aux
spectateurs sortants : « Faut-il une voiture, mon maître ? »
L’enfant ne comprit pas trop ces termes nouveaux. Il se les fit
expliquer, et on lui dit seulement qu’il y avait eu un grand
changement par la mort de Robespierre. » Michelet,
Histoire de la Révolution (vers 1850). In
SEDRAP, A nous le monde ! CM1. LA
MARSEILLAISE La Marseillaise « Allons
enfants de la patrie Le
jour de gloire est arrivé Contre
nous de la tyrannie L’étendard
sanglant est levé. Entendez-vous
dans le campagnes Mugir
ces féroces soldats ? Ils
viennent jusque dans nos bras Égorger
nos filles et nos compagnes. Aux
armes citoyens ! Formez
vos bataillons ! Marchons !
marchons ! Qu’un
sang impur Abreuve
nos sillons ! » Rouget de Lisle. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Chant
de guerre de l’armée du Rhin, qui deviendra La Marseillaise
(extraits) « Allons
enfants de la patrie, Le
jour de gloire est arrivé. Contre
nous de la tyrannie, L’étendard
sanglant est levé. (bis) Entendez-vous
dans le campagnes Mugir
ces féroces soldats, Ils
viennent jusque dans vos bras Égorger
vos fils, vos compagnes. Refrain Aux
armes citoyens ! Formez
vos bataillons ! Marchons,
marchons, Qu’un
sang impur Abreuve
nos sillons. » In
SEDRAP, A nous le monde ! CE2. La Marseillaise « Allons
enfants de la patrie Le
jour de gloire est arrivé ! Contre
nous de la tyrannie L’étendard
sanglant élevé… Aux
armes citoyens ! Formez
vos bataillons ! Marchons !
marchons ! Qu’un
sang impur Abreuve
nos sillons ! Amour
sacré de la Patrie, Conduis,
soutiens nos bras vengeurs ! Liberté,
liberté chérie… Extraits
de La Marseillaise de Rouget de Lisle (1760-1836). In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 1, 1995 La
Marseillaise a été composée en 1792 par un officier de l’armée révolutionnaire,
Rouget de Lisle « Allons,
enfants de la patrie, Le
jour de gloire est arrivé ! Contre
nous de la tyrannie L’étendard
sanglant est levé ! (bis) Entendez-vous
dans le campagnes Mugir
ces féroces soldats ? Ils
viennent jusque dans nos bras Égorger
nos fils, nos compagnes. Aux
armes, citoyens, formez vos bataillons ! Marchons !
Marchons ! Qu’un
sang impur abreuve nos sillons ! » (extrait) in
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 [1] Notre amé et féal : notre aimé et fidèle. [2] La félicité publique : le bonheur, la prospérité. [3] C’était ainsi que l’on désignait le frère du roi qui était le seigneur de Mandres. [4] Impôts payés au roi. [5] Picotin : unité de mesure de capacité ; journal : unité de mesure des surfaces. [6] Journées de corvée, travail gratuit pour le seigneur. [7] Un dixième de la récolte. [8] Les biens : ce qui appartient à un individu. [9] Syndic et officiers
municipaux : représentants des habitants du village. [10] Un invalide : un soldat blessé lors des guerres et que l’on utilise comme garde de la Bastille. [11] Le tocsin : sonnerie des cloches de l’église en cas de danger, d’incendie… [12] la garde nationale : depuis le 13 juillet 1789, dans chaque ville ou village, les habitants avaient créé une troupe armée pour se défendre. [13] Banalités : ce terme ainsi que les suivants désignent des droits féodaux qui pesaient sur le peuple. Ils empêchaient que les terres des paysans soient libres. [14] Convulsions : émeutes du peuple. [15] Motions : propositions de lois. [16] Casuel des curés : revenus occasionnels des curés. [17] Madame Veto désigne la reine Marie-Antoinette. Monsieur Veto est le surnom du roi Louis XVI. Le roi fut appelé ainsi parce qu’il avait le droit de veto : le droit de refuser une loi. [18] Le Temple : la prison du roi. [19] Une camisole : une grande chemise. |
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