TEMPS MODERNES. GRANDES DECOUVERTES

 Extrait de l’inventaire de trois bateaux, arrivés en Italie entre 1422 et 1466

 « . Dans le bateau qui revient d’Egypte :

223 balles de poivre

93 balles de gingembre [épice]

105 balles de sucre

26 balles de peaux de bœuf

8 caisses longues de cannelle

1 balle de défenses d’éléphant

4 balles d’éponges

13 balles de confiserie

11 balles de salpêtre [pour fabriquer de la poudre]

10 paquets de dattes

1 caisse de drap de soie

 . Dans le bateau qui revient d’Angleterre :

2253 ballots de laine

109 grosses balles de drap

26 balles de plumes

200 balles de plomb

26 paniers d’étain

 . Dans le bateau qui revient d’Espagne :

72 ballots de soie espagnole

26 grosses balles de cire

583 peaux de bœuf »

 in Magnard, Histoire. Une terre, des hommes. Cycle 3, 1998

 LES RAISONS DES EXPLORATIONS

 Les causes des explorations

 « Le fils du roi du Portugal désirait savoir quelles terres il y avait au-delà des îles Canaries, car jusqu’à cette époque, personne ne le savait. Il pensait aussi qu’on pourrait en rapporter beaucoup de marchandises bon marché. Il désirait aussi augmenter la sainte foi en Notre Seigneur Jésus-Christ et amener à elle toutes les âmes désireuses d’être sauvées. »

 D’après G. Eanes de Zurara, XVIè siècle.

 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000

 LES VOYAGES DE CHRISTOPHE COLOMB

 Voyage vers l’Amérique (Christophe Colomb)

 « 9 septembre. A trois heures, le vent de nord-est se lève et je prends la route vers l’ouest.

24 septembre. Plus les jours passent, plus la peur des marins grandit.

10 octobre. Les hommes se plaignent de la longueur du voyage. Je les réconforte en leur rappelant les profits qui les attendent.

12 octobre. La terre apparaît à deux heures du matin. Quelques heures plus tard, je débarque dans une île. »

 D’après le journal de bord de Christophe Colomb, 1492.

 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000

 Voyage de Christophe Colomb

 « Dimanche 9 septembre. Ce jour-là, ils perdirent complètement de vue la terre. Craignant de ne pas la revoir de longtemps, beaucoup soupiraient et pleuraient. L’Amiral les réconforta tous avec de grandes promesses de maintes terres et richesses, afin qu’ils conservassent espoir et perdissent la peur qu’ils avaient d’un si long chemin. Il fit ce jour-là dix-neuf lieues et décida d’en compter moins qu’il n’en faisait, afin que ses gens n’en fussent ni effrayés, ni découragés… »

 D’après le Journal de bord de Christophe Colomb (1492-1493).

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 1, 1995

 Extraits du Journal de Christophe Colomb

 « 24 septembre – Un albatros[1] vint au navire et ils virent beaucoup de pétrels1. Mais plus les indices de terre se révélaient vains[2], plus la peur des marins grandissait ainsi que les occasions de murmurer.

10 octobre – Les hommes n’en pouvaient plus et se plaignaient de la longueur du voyage. L’Amiral les réconforta de son mieux en leur rappelant les profits qui les attendaient, et il ajouta qu’il était vain de se plaindre car il entendait poursuivre jusqu’à ce qu’il ait trouvé les Indes.

Jeudi 11 octobre – Grosse mer. Un roseau vert près de la caravelle. L’ équipage de la Niña vit un petit bâton couvert d’épines à fleurs ; tous les esprits en furent réjouis […].

La navire la Pinta, le meilleur voilier des trois, était en tête. Il fit signe qu’il avait découvert la terre. Ce fut un marin nommé Rodrigo de Triana qui vit cette terre le premier.

24 octobre – Je suis parti pour une île que les Indiens appellent Colba [Cuba]. Si j’en crois les Indiens, […], ce doit être Cipango (le Japon). Ils disent qu’elle est bien pourvue de perles, d’or et d’épices. »

 in Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997

 Les grandes découvertes

 « 12 octobre. La terre apparaît à deux heures du matin. Quelques heures plus tard, je débarque dans une île.

24 octobre . Je suis parti pour une île que les Indiens appellent Cuba. Ils disent qu’on y trouve des perles, de l’or et des épices. »

 D’après le journal de bord de Christophe Colomb, 1492.

 In Hatier, Histoire-Géographie. CE2, 1999

 Journal de bord de Christophe Colomb, 1492

 « 10 octobre (…) Les hommes se plaignent de la longueur du voyage (…).

12 octobre. La terre paraît à deux heures du matin. Au matin, je débarque dans une êle. Je déploie la bannière royale (…).

24 octobre. Je suis parti pour une île que les Indiens que j’emmène avec moi appellent Colba [Cuba] (…). Ce doit être Cipango [le Japon].

16 décembre. Les habitants d’Hispaniola [Haïti] ne possèdent pas d’armes et vont tout nus (…). Ils sont aptes pour les fasse travailler. On pourra en faire des chrétiens. »

 D’après C. Colomb (1451-1506).

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997

 Le journal de Christophe Colomb. Christophe Colomb débarque sur l’île de San Salvador

 « Samedi 13 octobre 1492 : Au lever du jour, arrivèrent sur la plage une quantité d’hommes de belle apparence. Leurs cheveux ne sont pas crépus, mais lisses et gros comme des crins de cheval. Ils ont le front et la tête bien plus larges que ceux des autres races, les yeux très beaux et grands. Aucun de ces hommes n’est de couleur noire…

Ils vinrent vers mon navire sur des barques faites d’une seule pièce dans un tronc d’arbre et remarquablement travaillées. Certaines sont grandes et peuvent contenir quarante ou quarante-cinq hommes, d’autres petites, qui ne portent qu’un seul homme. Les rames sont semblables à des palettes de four. Ils se déplacent si rapidement en barque que c’en est une merveille. Ils apportaient des pelotes de coton filé, des perroquets et donnaient tout pour quelque bagatelle qu’on leur offrait en échange. »

 In SEDRAP, A nous le monde ! CE2.

 Colomb débarque à l’île de San Salvador

 « Les gens vivent tout nus, aussi bien hommes que femmes. Ils n’ont ni fer ni acier ; d’armes ils n’en connaissent pas… Ils croyaient que moi et mes gens nous venions du ciel avec nos navires. »

 D’après le Journal de bord de Christophe Colomb.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 1, 1995

 MAGELLAN

 Le tour du monde de Magellan

 « Le biscuit que nous mangions n’était plus du pain, mais une poussière mêlée de vers et qui, de plus, était d’une puanteur insupportable, étant imprégnée d’urine de souris. Nous avons même été obligés, pour ne pas mourir de faim, de manger des morceaux de cuir que l’on faisait tremper pendant quatre ou cinq jours dans la mer pour les rendre tendres. »

 D’après Pigafetta, XVIè siècle.

 In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000

 LES VOYAGES DE JACQUES CARTIER

 La mission de Jacques Cartier

 « (Cartier doit) voyager, découvrir et conquérir, ainsi que trouver, par le nord, le passage au Cathay ; (il doit aller) du royaume vers Terre-Neuve pour découvrir certaines îles et pays où l’on dit qu’il doit se trouver grande quantité d’or et d’autres riches choses. »

 Lettre de François Ier.

 In SEDRAP, A nous le monde ! CE2.

 L’aventure

 « Après avoir fait leur testament en entendu la messe, les explorateurs hissent les voiles le 20 avril 1534. Le « bon vent » d’après les chroniques, les porte en vingt jours à Terre-Neuve et le 27 mai ils atteignent le détroit des Châteaux[3]. Le mauvais temps, « un grand nombre de glaces » retardent alors l’avance de la flotte. La première semaine de juin, Cartier entre dans la Grande Baie et dans l’inconnu. »

 Philippe Jacquin, 1984.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996

  Chilaga devient Montréal

 « Nous nommâmes la montagne le mont Royal (Montréal). La ville est toute ronde, close de bois ; à l’intérieur se trouvent cinquante maisons longues d’environ cinquante pas, ou plus, toutes faites de bois, couvertes et garnies de grandes écorces. Dans les maisons, il y a une grande place par terre où ils font leur feu et vivent en communauté puis se retirent en leurs chambres, les hommes avec leurs enfants et leurs femmes. »

 Chronique du second voyage de Jacques Cartier, 1535.

 In Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996

 Le voyage de Jacques Cartier en 1535

 « En 1535, Jacques Cartier découvre les îles du fleuve Saint-Laurent, au Canada. Voici ce qu’il raconte :

« Ces îles sont les meilleures terres que nous eussions jamais vues, nous les trouvâmes pleines de grands arbres, de prairies, de campagnes pleines de froment[4] sauvage et de pois qui étaient fleuris.

Le lendemain, une partie des sauvages vint avec neuf de leurs barques, mais sitôt qu’ils nous virent, ils se mirent en fuite, faisant signe qu’ils étaient venus pour trafiquer avec nous, montrant des peaux de peu de valeur dont ils se vêtent ; semblablement nous leur faisions signe que nous ne leur voulions pas de mal. »

 Jacques Cartier, Relations de voyages.

 In Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997

 Jacques Cartier et le Canada

 « Une aussi bonne terre qu’il soit possible de voir, pleine de fort beaux arbres, de la nature et sorte de France, tels que chênes, ormes, frênes, noyers, ifs, cèdres, vignes, aubépines et autres arbres, sous lesquels croît d’aussi beau chanvre que celui de France, qui vient sans semence ni labour. »

 Navigation de Jacques Cartier.

In SEDRAP, A nous le monde ! CE2.

 LES AUTRES REGIONS DU MONDE

 L’Afrique au XVIè siècle

 Un voyageur venu d’Espagne a visité l’Afrique au XVIè siècle. Voici ce qu’il dit de la ville de Tombouctou, au sud du Sahara.

« Les maisons de Tombouctou sont des chaumières faites de pieux et d’argile, avec des toits de paille. Au milieu de la ville se trouvent un temple en pierre et un grand palais. La cour du roi est très bien organisée et magnifique. Chaque fois que quelqu’un veut parler au roi, il s’agenouille devant lui, prend de la terre et se la jette sur la tête et les épaules. Le roi possède un grand trésor en monnaie et en lingots d’or.

Les habitants sont fort riches. Ils ont à leur service de nombreux esclaves. Les céréales et le bétail sont abondants. Les boutiques des artisans, des marchands et des tisserands de toiles de coton sont nombreuses. On vend aussi beaucoup de livres. Pour le commerce, on n’utilise pas de monnaie mais des morceaux d’or pur. »

 D’après Léon l’Africain, Description de l’Afrique, XVIè siècle.

 In Hatier, Histoire-Géographie, CE2, 1999  

LA COLONISATION. EXPLOITATION, COMMERCE

 Les Indiens massacrés

 « (Les Espagnols) se comportèrent à la manière des tigres et des lions les plus cruels, lorsqu’ils sont affamés depuis plusieurs jours. En quarante ans sont morts, à cause de la tyrannie espagnole, plus de douze millions d’êtres vivants, hommes, femmes, enfants.

La raison pour laquelle les chrétiens ont détruit une si grande quantité d’êtres humains a été seulement le désir insatiable de l’or, l’envie de s’emplir de richesses. « 

 Bartolomé de Las Casas, Relation des voyages… dans les Indes Occidentales, (1474-1566).

 In Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997

 Des plantes bien de chez nous

 « Avant Christophe Colomb, la capucine, les dahlias et les pétunias étaient inconnus dans les jardins d’Europe, de même que les topinambours, les haricots verts ou les fraises savoureuses. Sur les côtes arides de la Méditerranée, on ne trouvait ni l’agave, ni les figues de Barbarie, ces plantes aujourd’hui si familières aux Européens, venues d’Amérique tout comme la pomme de terre, la tomate, le maïs. Parmi les produits de la flore américaine… il faut citer encore le chocolat, la vanille, le tapioca, la quinine, le caoutchouc et naturellement le tabac. La dette de notre vieux continent envers le Nouveau Monde, en ce domaine, est beaucoup plus importante qu’on ne le croit généralement : le maïs a révolutionné l’agriculture de l’Italie du Nord, la pomme de terre a transformé celle de l’Irlande… Le manioc est devenu une nourriture de base pour une grande partie de l’Afrique. Aujourd’hui, bien des pays de l’Ancien Monde vivent du produit de plantes importées d’Amérique : la Malaisie du caoutchouc produit par l’hévéa brésilien, la Tanzanie du sisal provenant de l’agave sisaliana mexicain, le Ghana du cacao, l’Egypte du coton dont le meilleur dérive d’une variété américaine. »

 D’après le catalogue de l’exposition : L’Amérique vue par les Européens, 1976.

 In Magnard, Histoire. Une terre, des hommes. Cycle 3, 1998


[1] Albatros et pétrel : oiseaux de mer.

[2] Se révélaient vains : malgré les signes (oiseaux…), les marins ne voyaient pas apparaître la terre.

[3] Passage entre Terre-Neuve et le Labrador.

[4] Froment : blé.

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