TEMPS
MODERNES - PROTESTANTISME -
GUERRES DE RELIGION
LE PROTESTANTISME
La
Réforme
« Ceux
qui pensent que des lettres d’indulgence leur assurent le salut seront
éternellement damnés.
Celui
qui voit un pauvre et qui, sans se soucier de lui, donne de l’argent
pour le pardon de ses fautes s’attire l’indignation de Dieu. Le véritable
trésor de l’Eglise, c’est le saint Evangile de la gloire et de la
grâce de Dieu. »
In Hatier, Histoire-Géographie. Cycle 3 CM1,
1997
Lettre
de Martin Luther au pape Léon X
« Pourquoi
le pape, dont le sac est aujourd’hui plus gros que celui des plus gros
richards, n’édifie-t-il pas au moins cette basilique de Saint-Pierre
de ses propres deniers, plutôt qu’avec l’argent des pauvres fidèles ? »
Luther
à Léon X – Lettre de 1520.
In
SEDRAP, A nous le monde !, CM2.
Les
guerres de Religion. Un épisode de 1562
« Or
il y avait un village, à deux lieues d’Estillac, qui se nomme Saint-Médard,
dont la plus grande partie est au sieur de Rouillac. Quatre ou cinq
jours avant que j’y allasse, les Huguenots
de sa terre s’étaient élevés contre lui parce qu’il voulait les
empêcher de rompre l’église et prendre les calices. Déjà commençait
la guerre contre la noblesse dont les principaux auteurs étaient
Verdier et d’autres avocats. Un gentilhomme m’avait écrit que comme
il leur reprochait qu’ils agissaient mal et le roy trouverait cela méchant,
ils répondirent : « Quel roi ? nous sommes les rois ;
celui-là que vous dites est un petit reyot de merde ; nous lui
donnerons les verges, et lui donnerons un métier pour lui faire
apprendre à gagner sa vie comme les autres. » Ce n’était pas
seulement là qu’ils tenaient ce langage, mais c’était partout. Un
capitaine les attrapa et les amena prisonniers. J’avais les deux
bourreaux derrière moi, bien équipés de leurs armes. Je sautai au
collet de ce Verdier et lui dis « O méchant paillard, as-tu bien
osé souiller ta méchante langue contre la majesté de ton roi ».
Il me répondit « Ha ! monsieur, à pécheur miséricorde ».
Je le poussai rudement en terre et dis au bourreau « Frappe,
vilain ». »
Blaise
de Montluc (1502-1577), maréchal de France. Texte écrit en 1570-1571.
in
Istra, Multilivre, CM1, 1996.
La
Saint-Barthélémy vue par Catherine de Médicis
« A
Monsieur le Roy Catholique,
Monsieur,
vous ressentez certainement comme nous le bonheur que Dieu nous a fait
de nous donner le moyen au Roi mon fils de se défaire de ses sujets
rebelles à Dieu. […] Nous sommes sûrs que vous en louerez Dieu avec
nous, tant pour vous, que pour le bien qui en reviendra à toute la chrétienté
[…] et au service et honneur et gloire de Dieu. »
Extrait
d’une lettre de Catherine de Médicis à Philippe II d’Espagne, en
1572, après la Saint-Barthélemy.
In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996
Les
horreurs des guerres de Religion en Aquitaine
« Comme
j’étais aux environs de La Réole, je fus averti qu’à Gironde, il
y avait 60 ou 80 huguenots […]. Soudain, je fis
partir ma compagnie et les arquebusiers
du baron de Clermont ; et furent tous pris, qui furent 60 ou 70 ;
et je m’en allai là, lesquels fis tous pendre aux piliers de la
halle, sans autre cérémonie. »
Extrait
des Commentaires du chef catholique Montluc.
In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997
DE
L’ÉDIT DE NANTES (1598) A SA RÉVOCATION (1685)
L’Édit
de Nantes
« Nous
permettons à ceux de la Religion Réformée de vivre et demeurer par
toutes les villes et lieux de notre royaume sans être vexés, brutalisés,
ni obligés de faire des choses contre leur conscience. L’exercice de
la religion pourra se faire publiquement. Nous défendons à tous nos
sujets d’enlever par la force, contre le gré de leurs parents, les
enfants de religion protestante pour les faire baptiser dans l’Église
catholique. »
D’après
l’Édit de Nantes, 1598.
In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000
L’édit
de Nantes
En
1598, l’édit de Nantes rétablit la paix religieuse dans le royaume.
« Nous
avons jugé nécessaire de donner maintenant à nos sujets une loy générale,
claire, nette et absolue, par laquelle ils soient réglés sur tous les
differens qui sont survenus entr’eux, et y pourrons encore survenir.
III.
- Ordonnons que la Religion Catholique, Apostolique et Romaine, sera établie
en tous les lieux et endroits de notre Royaume et Païs et nôtre obéissance,
où l’exercice d’icelle a été interdits, pour y être paisiblement
et librement exercée, sans aucun trouble ou empêchement.
IV.
– Et pour ne laisser aucune occasion de troubles et differens entre
nos sujets : avons permis et permettons à ceux de ladite Religion
Prétendue Réformée, vivre et demeurer par toutes les villes et lieux
de nôtre Royaume, et Païs de nôtre obéissance, sans être enquis,
vexez, molestez, ni astreints à faire chose pour le fait de la Religion
contre leur conscience. »
Henri
IV, un roi qui veut être obéi
« J’ai
fait cet édit pour le bien de la paix que je veux mettre au-dedans de
mon royaume. Vous me devez obéir. Je couperai la racine à tout parti
et à toutes propagandes hostiles, en faisant raccourcir tous ceux qui
les provoqueront. J’ai sauté sur des murailles de ville, je sauterai
bien sur des barricades qui sont moins hautes… Vous avez beau faire,
je saurai ce que chacun de vous dira ; je sais tout ce que vous
faites, tout ce que vous dites ; j’ai un petit démon qui me le révèle. »
Réponse
d’Henri IV aux magistrats de Paris qui n’approuvent pas l’édit de
Nantes.
In
SEDRAP, A nous le monde ! CM2.
Les
protestants tolérés puis persécutés
« Permettons
à ceux de la Religion Prétendue Réformée de vivre dans les lieux et
villes de notre royaume sans être molestés, (et sans qu’il soit rien
fait) contre leur conscience. »
Edit
de Nantes,
1598 (extraits).
« Ce
projet
a causé la désertion de 80 à 100 000 personnes de toutes conditions,
qui ont emporté avec elles plus de trente millions de livres ; la
mise à mal de nos arts et de nos manufactures. »
S.
Le Prestre de Vauban (1633-1707), Mémoire pour le rappel des
Huguenots (1689).
« Poussons
jusqu’au ciel nos acclamations et disons au roi : « vous
avez affermi la foi, vous avez exterminé les hérétiques, c’est le
digne ouvrage de votre règne ».
Bossuet
(1627-1704), Oraison funèbre du chancelier Le Tellier (1685).
In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997
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