TEMPS
MODERNES - SOCIÉTÉ - VILLES
Le
dur travail de l’apprenti imprimeur Les
apprentis imprimeurs protestent : « (Il
faut) se réduire à un apprentissage de cinq années et autres sujétions
nécessaires pour parvenir à la maïtrise de l’imprimerie, qui sont
d’être levé à quatre heures du matin pour monter les balles qui
servent à imprimer, et cela avant la venue des ouvriers qui est
d’ordinaire à cinq heures. Aller chercher leur vin et leurs vivres
pendant la journée, comme aussi la lessive dont on ne peut se passer
pour laver et nettoyer les caractères qui sont employés au long du
jour aux impressions. Outre cela, travailler continuellement à la
presse, qui est le travail le plus pénible que l’on puisse imaginer,
et sans comparaison plus rude et plus fort que n’est celui fu forçat
qui rame aux galères. Après
tout cela, à la sortie des ouvriers, qui est au plus tôt à huit ou
neuf heures du soir, aller au puits ou aux fontaines, puiser de l’eau
dont on a besoin pour tremper le papier qu’on veut imprimer les jours
suivants. » In
Magnard, Histoire. Une terre, des hommes. Cycle 3, 1998 La
société parisienne à la fin du XVIIIè siècle « A
sept heures du matin (…) on ne rencontre que des commis de bureau qui
soient habillés et frisés (…). Sur
les dix heures, une nuée noire (d’hommes de loi) s’achemine vers le
Palais (de Justice). A
midi, tous les agents de change se rendent en foule à la Bourse. A
deux heures, les dîneurs en ville, coiffés, poudrés, arrangés,
marchent sur la pointe des pieds, de peur de salir leurs bas blancs
(…). A
cinq heures et quart, c’est un tapage affreux, infernal. Toutes les
rues sont embarrassées (…). Les cafés se remplissent. Le
jour tombe (…) et la foule des manœuvres, des tailleurs de pierre
regagnent les faubourgs qu’ils habitent (…). Ils vont se coucher
lorsque les marquises et les comtesses se mettent à leur toilette. A
une heure du matin, six mille paysans arrivent. Ils s’acheminent vers
les Halles. A
six heures du matin, les ouvriers s’arrachent à leurs grabats,
prennent les instruments de leur profession et vont aux ateliers (…). » D’après
L.S. Mercier (1740-1814), Tableau de Paris, 1781-1790. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Les
privilèges de Dijon confirmés en 1781 « Louis,
par la grâce de Dieu, Roi de France, de Navarre, à tous présents et
à venir, salut. Nos
chers et bien aimés habitants de la ville de Dijon nous ont fait
exposer les privilèges qui leur ont été accordés : élire le
maire et six échevins, la permission de chasse et de pêche, le droit
de foire franche les premiers de février et de juillet. Donné
à Versailles au mois de décembre l’an de grâce mil sept cent
quatre-vingt-un. Louis. » In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 Le
malade imaginaire « MONSIEUR
DIAFOIRUS. – A vous en parler franchement, notre métier auprès des
grands ne m’a jamais paru agréable, et j’ai toujours trouvé
qu’il valait mieux, pour nous autres, demeurer au public. Mais
ce qu’il y a de fâcheux auprès des grands, c’est que, quand ils
viennent à être malades, ils veulent absolument que leurs médecins
les guérissent. TOINETTE.
– Cela est plaisant, et ils sont bien impertinents de vouloir que vous
autres, Messieurs, vous les guérissiez. Vous
n’êtes point auprès d’eux pour cela ; vous n’y êtes que
pour recevoir vos pensions, et leur ordonner des remèdes ; c’est
à eux à guérir s’ils peuvent. » Molière,
Le malade imaginaire, Acte II, scène 5, 1673. In
Bordas, Terres d’Histoire. Histoire. Cycle 3 CM, 1997 La
crise économique à la veille de la Révolution « Denis
Bourdemère, 25 ans, tisserand, sans ouvrage depuis quinze jours, Jean
Allouard, 80 ans, tailleur de pierre, Sylvain
Bellon, 26 ans, garçon maçon, domicile connu, Louise-Hélène
Cessieux, 34 ans et demi, femme de Charles Gervais, compagnon, sans
ouvrage depuis six semaines. Il est vrai que depuis cette dernière époque,
elle mendie pour faire subsister un mari malade et leurs trois enfants
dont un à la mamelle. » Fiches
du Commissariat parisien, répertoriant quelques mendiants. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 Nantes
au XVIIIè siècle, vu par un Anglais « Vous passez d’un coup de la mendicité à la profusion, de la misère des huttes de terre à de splendides spectacles qui coûtent 500 livres par soirée. La ville a ce signe de prospérité qui ne trompe jamais : les nouveaux bâtiments. Le quartier de la comédie est magnifique, les maisons sont bâties en pierres blanches. Le nombre des bateaux faisant le commerce du sucre est de cent vingt ; vingt font la traite négrière. » in
SEDRAP, A nous le monde ! CM2. |
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