XIXè
SIECLE - REPUBLIQUE ET DEMOCRATIE
LA RESTAURATION Louis
XVIII accorde aux Français un certain nombre de droits qu’il
s’engage à respecter Article
premier.
Les Français sont égaux devant la loi quels que soient d’ailleurs
leurs titres. Art.
2
Ils contribuent indistinctement, dans la proportion de leur fortune, aux
charges de l’Etat. Art.
3.
Ils sont tous également admissibles aux emplois civils et militaires. Art.
4.
Leur liberté individuelle est également garantie, personne ne pouvant
être poursuivi ni arrêté que dans les cas prévus par la loi. Art.
5.
Chacun professe sa religion avec une égale liberté, et obtient pour
son culte la même protection. Art.
6.
Cependant, la religion catholique, apostolique et romaine est la
religion de l’Etat. […] Art.
8.
Les Français ont le droit de publier et de faire imprimer leurs
opinions, en se conformant aux lois qui doivent réprimer les abus de
cette liberté. Art.
9.
Toutes les propriétés sont inviolables, sans aucune exception de
celles qu’on appelle nationales, la loi ne mettant aucune différence
entre elles. » Le
logis était propre, humble, paisible, honnête ; On
voyait un rameau béni sur un portrait. Une
vieille grand-mère était là qui pleurait. Nous
le déshabillions en silence. Sa bouche, Pâle,
s’ouvrait : la mort noyait son oeil farouche ; Ses
bras pendants semblaient demander des appuis. Il
y avait dans sa poche une toupie en buis. […] Monsieur
Napoléon, c’est son nom authentique, Est
pauvre, et même prince ; il aime les palais ; Il
lui convient d’avoir des chevaux, des valets, De
l’argent pour son jeu, sa table, son alcôve, Ses
chasses : par la même occasion, il sauve, La
famille, l’église et la société ; Il
veut avoir Saint-Cloud plein de roses l’été, Où
viendront l’adorer les préfets et les maires ; C’est
pour cela qu’il faut que les vieilles grands-mères, De
leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps, Cousent
dans le linceul des enfants de sept ans. » Non,
jamais sur cette terre
(…) Un jour une pauvre mère On
ne vit, en vérité
Privée de bois, de charbon, Pareille
calamité
Attend la distribution Ni
plus affreuse misère
Une journée toute entière Que
celle que l’on subit
Dans ses bras, cruel effroi ! Sous
le siège de Paris
Son enfant est mort de froid ! (…) (…)
On se nourrit d’épluchures,
(…) C’est d’accord avec l’infâme De
chats, de chiens et de rats ;
Celui qui livra Sedan : On
vend des choses au tas
Bonaparte, ce tyran ! Que
l’on jetait aux ordures ;
Ce gredin sans cœur, sans âme ! Mais
on se repaît enfin,
Que la Prusse, avec ardeur, Pour
ne pas mourir de faim (…).
Accomplit notre malheur (…). (…)
On a vu dans les tranchées
(…) Eh bien ! de tous ces ravages, Des
soldats, de froid périr ;
Nous souffrons sans murmurer ; Ils
préféreraient mourir
Loin de nous désespérer D’une
mort plus recherchée,
Ils augmentent nos courages : Vis-à-vis
de l’ennemi,
On ne vaincra pas Paris, En
défendant le pays (…). Tant que nous seront unis ! Extrait
d’une complainte : Les misères de Paris pendant le siège. Puisque
je n’ai pas le droit de contrôler l’emploi de mon argent, je ne
veux plus en donner (…). Je ne vote pas, je ne paye pas. » 1841 :
la loi interdit le travail des enfants de moins de 8 ans. 1874 :
le loi interdit le travail des enfants de moins de 10 ans. 1892 :
la loi interdit le travail des enfants de moins de 12 ans. Les
adolescents (13-18 ans) ne peuvent plus travailler plus de 10 h / jour. 1833 :
chaque commune de France est obligée d’avoir une école. 1881 :
l’enseignement primaire est gratuit. 1882 :
l’école primaire devient obligatoire et laïque. 1889 :
les instituteurs sont rémunérés par l’État. Vous
pouvez vous rappeler ce qui s’est passé pour un autre genre
d’obligation, pour l’obligation imposée aux communes d’avoir une
maison d’école. L’obligation date de l’année qui a suivi,
c’est par milliers que l’Administration devait proposer des décrets
pour contraindre les communes à exécuter la loi. Eh bien
aujourd’hui… les plus petites communes viennent à nous, font des
emprunts, s’imposent des centimes[1]
pour avoir des maisons d’école… On
peut annoncer et prédire à coup sûr un phénomène absolument
semblable sitôt que vous aurez voté l’obligation de l’école pour
le père de famille. Non,
on ne passera pas son temps à des poursuites, à des procès, à des
condamnations ; ce n’est pas le gendarme qui sera le grand
ressort de cette loi, si vous voulez la lire, est toute faite de
contrainte morale. » JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE PARTIE
OFFICIELLE. LOI
sur l’enseignement primaire obligatoire. Le Sénat
et la Chambre des députés ont adopté, Le
Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : Art.
1er. – L’enseignement primaire comprend : L’instruction
morale et civique ; La
lecture et l’écriture ; La
langue et les éléments de la littérature française ; La
géographie, particulièrement celle de la France ; L’histoire,
particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ; Quelques
notions usuelles de droit et d’économie politique ; Les
éléments des sciences naturelles physiques et mathématiques ;
leur application à l’agriculture, à l’hygiène, aux arts
industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ; Les
éléments du dessin, du modelage et de la musique ; La
gymnastique ; Pour les garçons les exercices militaires ; Pour
les filles les travaux à l’aiguille. Il
est décerné après un examen public auquel pourront se présenter les
enfants dès l’âge de onze ans. Ceux
qui, à partir de cet âge, auront obtenu le certificat d’études
primaires seront dispensés du temps de scolarité obligatoire qui leur
restait à passer. En
cas de non-déclaration, quinze jours avant l’époque de la rentrée,
de la part des parents et autres personnes responsables, il inscrit
d’office l’enfant à l’une des écoles publiques et en avertit la
personne responsable. Les
directeurs et les directrices doivent tenir un registre d’appel qui
constate, pour chaque classe, l’absence des élèves inscrits. Le
ministre de l’instruction publique et des beaux arts, Article
4 – L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux
sexes âgés de 6 ans révolus à 13 ans révolus. » « Un
Français doit… savoir l’histoire et la géographie de son pays, en
connaître les lois et les institutions ; autrement il est
incapable de le bien aimer et de le bien servir. » (page 9) « Les
Français jouissent de la liberté de conscience, c’est-à-dire
qu’ils peuvent professer le culte qu’ils veulent, ou bien n’en
professer aucun. » (page 139) Ah !
que cette date du 14 juillet nous rappelle de grands souvenirs :
c’est d’abord en 1789 la prise de la Bastille, première étape de
la Révolution ; puis cette magnifique journée de la Fédération,
journée d’allégresse et d’enthousiasme […] ; enfin un 14
juillet qui date d’hier [1880] et que nous nous rappelons tous :
la distribution des drapeaux. Celui-là, nous l’avons acclamé. Notre
armée avait perdu presque tous les étendards dans cette guerre maudite
de 1870 : la patrie lui en offrait d’autres. […] Et
gardons nos pensées suprêmes pour ceux qui ne peuvent comme nous, en
ce beau jour, célébrer la fête de la patrie. Ceux-là souffrent
depuis de longues années déjà, et cependant ils n’oublient pas.
Français, un souvenir à nos frères d’Alsace et de Lorraine ! » [1] Centimes additionnels, c’est-à-dire des impôts locaux supplémentaires. |
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