XXè
SIÈCLE - LA FRANCE DEPUIS 1945
La
France en ruines « Pendant
de longues semaines, la capitale restera sans moyens de communiquer régulièrement
avec les provinces. Les lignes téléphoniques et télégraphiques ont
subi des coupures sans nombre. Les postes radio sont détruits. Il n’y
a pas d’avion. Les chemins de fer sont quasi bloqués. De nos 12 000
locomotives, il nous en reste 2 800. 3000 ponts ont sauté. 300 000 véhicules,
à peine, sont en état de rouler. Les stocks de vivres, de matières
premières, de combustibles, d’objets fabriqués, ont entièrement
disparu. La Libération ne va, tout d’abord, apporter au pays, vidé
de tout, aucune aisance matérielle. » Général
de Gaulle, Mémoires de guerre, Plon, Paris, 1959. In Hatier, Histoire. Cycle 3, 2000 1944
: égalité pour les hommes et les femmes (suffrage universel) « Le droit de vote a été obtenu par les femmes en mars 1944 et il est dû réellement à leur participation à la Résistance. Il
n’était plus possible de le leur refuser, étant donné le rôle que
les femmes avaient joué en France dans la Résistance et dans une
certaine mesure aussi dans la vie générale du pays. » Interview
de Mme Vaillant-Couturier, élue aux premières élections de 1945. In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 LES
DÉBUTS DE LA Vè RÉPUBLIQUE La
situation politique en 1958, vue par un témoin de l’époque « Ce
gouvernement est indiscutablement le pouvoir légal. La
question qui se pose est de savoir s’il est encore le pouvoir. Je
viens de dresser la liste des ministres : M.
le ministre de la Défense nationale, l’armée ne lui obéit plus… ; M.
le ministre de l’Air, il ne contrôle plus les avions militaires ; M.
le ministre de l’Algérie, il ne peut aller en Algérie ; M.
le ministre du Sahara, il ne peut plus aller au Sahara ; M.
le ministre de l’Information, il ne peut plus que censurer. » Déclaration
de René Pleven au dernier Conseil des ministres du gouvernement
Pflimlin, le 28 mai 1958. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Extraits
de la Constitution de 1958 (modifiée en 1962) « Titre
II – Le président de la République. Article
3 – Le président de la République est élu pour sept ans au suffrage
universel direct. Art.
5 – Le président de la République veille au respect de la
Constitution […]. Il
est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du
territoire, […] du respect des traités. Art.
8 – Le président de la République nomme le Premier ministre […]. Art.
9 – Le président de la République préside le Conseil des ministres
[…]. Art.
12 – Le président de la République peut, après consultation du
Premier ministre et des présidents des Assemblées, prononcer la
dissolution de l’Assemblée nationale […]. Art.
15 – Le président de la République est le chef des armées… » In
Hachette, A monde ouvert. Histoire. Cycle 3 niveau 2, 1996 LES
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES DE 1965 La
campagne pour les élections présidentielles de décembre 1965, vue
par un journaliste « Au soir du 19 novembre (ouverture de la campagne à la télévision), c’est l’électrochoc. La télévision qui offrait inlassablement depuis sept ans les mêmes visages, les mêmes images, les mêmes propos satisfaits et lénitifs semble soudain secouée par un vent de folie. Des inconnus viennent dire à des millions de Français stupéfaits que tout ne va pas pour le mieux, que de Gaulle n’a pas toujours raison, que le gouvernement n’est pas le meilleur qui puisse être. On se sent choqué comme si l’ORTF était tombée aux mains de dangereux rebelles […]. Pendant
deux semaines, chaque jour, à midi et soir après soir, ces cinq hommes
(les candidats adversaires du général de Gaulle) vont, tantôt seuls,
tantôt dialoguant avec un journaliste ou un de leurs amis, assener à
l’opinion de rudes secousses. Très vite, deux d’entre eux se détachent
du lot […], MM. Mitterrand et Lecanuet. » Extrait
de Pierre Viansson-Ponté, Histoire de la République gaullienne,
Editions Fayard, 1971. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Les
élections présidentielles de 1965 vues par un manuel scolaire « En
décembre 1965, le général de Gaulle n’est réélu président de la
République qu’au second tour de scrutin. Ces premières élections présidentielles
au suffrage universel sont marquées par le rôle prépondérant de la télévision
qui fait connaître à l’opinion les deux principaux adversaires du général
de Gaulle. François Mitterrand, candidat unique de la gauche et Jean
Lecanuet, derrière qui se rassemble le centre d’opposition. Par
ailleurs, la publication répétée des sondages d’opinion fait apparaître
l’effritement de l’audience du général de Gaulle au profit de ses
deux concurrents. De fait, le chef de l’État est mis en ballottage au
premier tour et il ne l’emporte qu’au second sur François
Mitterrand. Le prestige du président de la République est atteint. » Extrait
d’un manuel d’histoire, Editions Hatier, 1989. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 LES
ÉVÈNEMENTS DE MAI 1968 Les
événements de mai 1968 vus par un témoin « […]
Pendant toute cette période, dans le bureau à côté du mien était
installé le préfet Somveille. C’est lui qui supervisait, par un système
de relais, le dispositif du maintien de l’ordre pour le compte du
premier ministre… C’est surtout le soir que commençaient les
moments difficiles, quand s’élevaient les barricades. Il connaissait
les instructions du premier ministre, veillait à ce qu’elles fussent
respectées et était tenu informé ainsi, heure par heure, minute par
minute, des événements en cours sur Paris. Ce
ne fut qu’en mai 68 que M. et Mme Pompidou ont pris le plus souvent
leurs « quartiers de nuit » à Matignon, et non comme
d’habitude chez eux, quai de Béthune, pour rester toujours au centre
du dispositif. De
mon côté, je rentrais la plupart du temps seule en voiture, vers
minuit ou une heure du matin, par l’itinéraire que m’indiquait
Pierre Somveille… Une nuit, fatiguée, je ne rentrai pas et couchai
chez des amis… Mal m’en a pris… Le lendemain matin, j’eus la désagréable
surprise d’apprendre en arrivant à Matignon que mon fils avait été
arrêté dans la nuit par la police… » Souvenirs
d’un témoin des événements de mai 1968, Anne-Marie Dupuy, extrait
de Le Destin et la volonté, Editions La Table ronde, 1996. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 Les
événements de mai 1968 vus par des historiens « La
France connaît trois grands cycles d’émeutes (du 3 au 13 mai, du 20
au 26 mai, du 7 au 13 juin). En dehors de ces « temps forts »,
la période du 26 mai au 6 juin correspond à un maximum de heurts entre
militants gaullistes ou groupes d’antigrévistes d’une part, et
ouvriers grévistes ou étudiants révolutionnaires d’autre part ;
du 14 au 30 juin, la campagne électorale suscite un grand nombre de
bagarres entre militants de partis politiques opposés. Du
3 au 11 mai, la violence est presque exclusivement parisienne : il
y a 428 blessés hospitalisés dans la capitale et 23 dans le reste du
pays. Mais, à partir du 13 mai, la situation évolue profondément :
entre cette date et le 31 juillet, 2 morts et 525 blessés sont relevés
dans les sept départements de la région parisienne, pour 10 morts et
822 blessés dans les autres départements. » Extrait
de Alain Delale, Gilles Ragache, La France de 68, Éditions du
Seuil, 1978. In
Nathan, Gulliver. Histoire. Cycle 3, 1997 |
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