"A tous ceux qui ces présentes lettres verront,
Guillaume, abbé de Saint-Denis en France, et le couvent
dudit lieu, salut dans le Seigneur. Nous faisons savoir ce qui
suit. Ayant égard au danger que couraient les âmes
de certains de nos hommes de corps, tant par suite des mariages
par eux contractés que des excommunications qui liaient
et pourraient lier à l'avenir beaucoup d'entre eux […]
Ayant en outre pris le conseil de bonnes gens, nous avons affranchi
et affranchissons, par piété, nos hommes de corps
des villages de la Garenne, soit de Villeneuve, de Gennevilliers,
d'Asnières, de Colombes, de Courbevoie et de Puteaux,
manants dans ces villages au temps de la concession de cette
liberté, avec leurs femmes et leurs héritiers issus
ou à issir à l'avenir de leur propre corps. Nous
les avons délivrés à perpétuité
de toutes les charges de servitude auxquelles ils étaient
tenus auparavant, c'est-à-dire du formariage, du chevage,
de la mainmorte et de tout autre genre de servitude de quelque
nom qu'on la nomme, et nous les donnons à la liberté.
Cependant nous ne les tenons pas quittes du respect et des autres
devoirs qu'à raison du patronat le droit exige des affranchis
envers les auteurs de l'affranchissement [...] Nous gardons aussi
sur les individus des deux sexes la justice de toute sorte que
nous avons sur nos autres hommes affranchis ou libres […] Trad. M. Bloch, in G. Duby, L'Économie
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