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...et la construction européenne

C) …et poursuit la construction de l'Europe

 

En effet, même s'il est soucieux d'indépendance nationale (il dote la France d'une force de frappe nucléaire), de Gaulle n'en poursuit pas moins la construction européenne, sous la forme d'une Communauté Économique Européenne instituée par le traité de Rome de 1957. 
La disparition des droits de douanes intérieurs, l'instauration d'un tarif douanier extérieur commun (sur des frontières extérieures communes et protégées), la mise en place d'une politique agricole commune (PAC) caractérisent la CEE, qui unit d'abord 6 États : la France, l'Allemagne de l'Ouest (RFA), l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. En 1972, l'Europe des neuf accueille la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark. En 1981, la Grèce s'adjoint, puis en 1986, le Portugal et l'Espagne pour former l'Europe des 12.
Bruxelles est la principale capitale européenne, où siège la Commission, chargée de mettre en œuvre - par le biais de directives -  les décisions politiques du Conseil de l'Union européenne, réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres. Aux côtés de Bruxelles, Strasbourg accueille une partie des sessions du Parlement européen, qui a un droit de regard sur la nomination et la gestion de la Commission. Enfin, Luxembourg accueille la Cour de justice des Communautés européennes, qui tranche les litiges entre Etats
-membres. 
En 1992, le traité de Maastricht instaure l'Union européenne, la libre circulation des personnes, des services et des capitaux (prévue à l'origine) et prévoit une monnaie européenne unique, l'euro, qui se met en place en 2002, dans 16 des 27 Etats membres. 
D'inspiration libérale (libre-concurrence, interdiction des aides d'Etat, dérégulation et remise en question des monopoles publics), l'U.E. finance surtout pour l'essentiel la PAC, puis de plus en plus, des politiques sectorielles, comme le soutien aux régions en difficultés économiques, par le biais du FEDER (DOM en France par exemple, ou ex-pays de l'Est, après un long soutien à l'essor du Portugal, de l'Espagne et de la Grèce). 

Billets en euro

L'euro, première monnaie européenne commune depuis le denier romain...

En 1995, l'Europe s'élargit à l'Autriche, la Suède et la Finlande : c'est l'Europe des 15.
L'enjeu actuel est l'intégration des pays de l'ex-Europe de l'Est, qui ont recouvré leur souveraineté pleine et entière en même temps qu'ils adoptaient l'économie de marché capitaliste après l'ouverture du mur de Berlin en novembre 1989 et la disparition de l'URSS en 1991. En mai 2004, cinq pays de l'ex-Europe de l'Est (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie), les trois Etats baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) et Chypre et Malte en Méditerranée ont fait leur entrée dans l'Union européenne, la Roumanie et la Bulgarie l'ont intégrée en 2007. Néanmoins, un certain nombre de restrictions pèsent toujours sur la libre circulation des ressortissants des ex-pays de l'Est dans l'ancienne CEE. (Sur le plan économique, ces nouveaux entrants ne pèsent que 5% du PIB de l'Europe des 15).

Le Traité de Lisbonne
Après le "oui" des Irlandais consultés à nouveau en octobre 2009, le Traité de Lisbonne est applicable. Le Traité crée un poste de Président du Conseil européen élu pour deux ans et demi (renouvelable une fois) et actuellement tenu par le Belge Hernan Von Rompuy. A ses cotés, un Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la Britannique Catherine Ashton, la politique commune de sécurité et de défense étant renforcée.
Le Traité prévoit le vote à la majorité qualifiée (à la place de l'unanimité) et une politique énergétique commune, de même que la lutte contre le réchauffement climatique.
Le Traité renforce quelque peu les pouvoirs du Parlement européen (attention, contrairement aux parlements nationaux, le Parlement européen est dépourvu de toute initiative législative, qui appartient à la seule Commission européenne) : la Commission, qui doit obtenir un vote d'approbation des parlementaires, est responsable devant le Parlement (et non plus devant le Conseil européen), qui peut la renverser par une motion de censure.
Le Traité de Lisbonne intègre et régule "l'espace Schengen", qui réunit la plupart des membres de l'U.E, à l'exception notable du Royaume-Uni, plus la Suisse, dans une politique communautaire d'attribution des visas et de contrôle de l'immigration et de l'asile (ainsi, tout en supprimant les contrôles aux frontières intérieures - mais en renforçant considérablement la surveillance des frontières extérieures -, les Etats membres de l'espace Schengen acceptent l'entrée sur leurs territoires d'un étranger admis par un autre Etat Schengen).