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III) Un espace politique de plus en plus fragmenté

A) L'Empire de Charlemagne

Charlemagne (768-814) est le petit-fils de Charles Martel, le fils de Pépin : il hérite d'un royaume étendu à la Germanie qu'il agrandit encore par des campagnes militaires incessantes, appuyées sur une cavalerie équipée. De nouveaux territoires germains sont conquis, et ouverts à l'évangélisation (notamment celle des Saxons). 
En revanche, Charlemagne échoue face au royaume basque d'Espagne (son arrière-garde, commandée par le comte Roland, est anéantie par les Basques à Roncevaux, à l'ouest des Pyrénées : La chanson de Roland, datée du X° siècle, est l'un des plus anciens textes du patrimoine littéraire français).

 

A la tête d'un ensemble de territoires d'un million de km2, étendus jusqu'au Danube, Charlemagne veut restaurer l'administration et l'État. 
Successeur de l'Empire romain, empereur chrétien couronné en 800, Charlemagne centralise l'administration dans sa nouvelle capitale d'Aix la Chapelle, d'où partent les envoyés du maître, les missi dominici, chargés de surveiller les centaines de comtes qui représentent l'empereur dans tous ses territoires. 
Ce souci d'une bonne administration passe par l'élévation du niveau des "fonctionnaires", et donc par une réforme de l'enseignement : ouverture d'une école dans chaque évêché et chaque monastère, étude du latin et des textes antiques, invention d'une nouvelle écriture (la minuscule caroline, à l'origine de nos caractères d'imprimerie), appel aux grands "intellectuels" du temps. Les résultats sont tels qu'on peut parler à juste titre de Renaissance carolingienne.


Charlemagne encourage la vassalité

Enfin, Charlemagne accentue la hiérarchie des dépendances. Il encourage le processus de vassalité, c'est à dire le serment privé de l'hommage rendu à l'empereur par ses vassaux (cavaliers de l'armée, ducs, comtes, évêques, abbés, responsables de l'administration) qui reçoivent en retour des bénéfices (terres, argent, pendant le temps de leur engagement au service de l'empereur). 
Charlemagne exige aussi de tous les hommes libres un serment public de fidélité, gage de cohésion de cet immense Empire aux peuples, aux langues et aux coutumes multiples. 
L'activité militaire, la conquête qui précède l'évangélisation, déterminent les hiérarchies sociales et financent l'économie. Ainsi la cavalerie, qui détient seule l'épée et son baudrier, domine la masse des hommes libres du populus, équipé d'armes moins nobles (les esclaves sont totalement exclus des campagnes militaires, chaque printemps). Les profits du pillage permettent d'honorer les morts, les saints et Dieu, et magnifient le luxe et les fêtes des puissants qui encadrent la société.