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C) La contestation de l'absolutisme
sous Louis XV et Louis XVI
Malgré les idées nouvelles de L'Encyclopédie
et des philosophes, Louis XV (1715-1774) réaffirme la
doctrine de la monarchie absolue, face aux prétentions
de la noblesse du Parlement de Paris de représenter les
intérêts de la Nation et de pouvoir contester la
monarchie, au nom de son droit de remontrance, de critique vis-à-vis
du roi, recouvré à la mort de Louis XIV. Mais lorsque
le roi meurt, très impopulaire en raison de l'accroissement
des impôts, son petit-fils, Louis XVI (1774-1792), manque
de l'énergie nécessaire pour faire face à
une triple crise politique, budgétaire et économique
et sociale.
Politique, car les parlementaires parisiens s'obstinent
dans leur opposition à la monarchie, qui tente de soumettre
la noblesse à l'impôt.
Budgétaire,
puisque justement les caisses de l'État sont vides, notamment
en raison du soutien français à la guerre d'indépendance
des colonies d'Amérique contre l'Angleterre (rôle
de La Fayette).
Économique
et sociale, puisque au lendemain
d'un long XVIII° siècle caractérisé
par une forte expansion démographique et une relative
prospérité, la conjoncture se retourne brutalement
dans les années 1770, dans le sens d'une stagnation des
prix et des revenus, et d'une véritable crise de subsistance
après les mauvaises récoltes de 1788.
La convocation des États généraux
Face à l'impasse financière, Louis XVI est contraint
de convoquer les États généraux (qui n'ont pas
été réunis depuis 1614). Signe de la mutation
des mentalités, le tiers-état, bourgeoisie en tête,
exige une place qu'il n'avait jamais eue dans ces états
: autant de députés que les deux autres ordres
réunis, et le vote par tête, et non plus par ordre.
Au siècle des Lumières, chaque élu représente
désormais une parcelle de la Nation, seule source de souveraineté
au côté du roi. En janvier 1789, l'abbé Sieyès
peut lancer son brûlot : "Qu'est-ce que le Tiers-état ? - Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent
dans l'ordre politique ? - Rien. Que demande-t-il ? A être
quelque chose". La monarchie absolue ne se relèvera
jamais de cette affirmation.
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