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Révolution, Empire et République : des droits de l'homme au citoyen

 Prise de la bastille

La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789

I) La Révolution et l'Empire : 
l'avènement d'une France nouvelle

II) Le XIX° siècle, siècle des Révolutions

A) La destruction de l'Ancien Régime :
de la monarchie constitutionnelle à la République (1789-1792)
A) Révolutions politiques : les difficiles progrès de la démocratie
B) " La Révolution est finie " (Bonaparte) (1799-1815) B) Révolutions industrielles : d'une France rurale à une France plus ouvrière et plus urbanisée
C) Une France bouleversée, une France modernisée (1789-1815) C) Les femmes : des activités variées, un même statut inférieur

III) La France dans une Europe dominante

A) De la France des droits de l'homme... B) ... à la France conquérante et coloniale

La Révolution française...

 

 

Prise de la Bastille : 14 juillet 1789

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Proclamation de la République : 22 septembre 1792


La victoire de Valmy
L'ouverture du procès de Louis XVI

L'abolition de l'esclavage par la Convention
La Terreur
L'exécution de Marie-Antoinette
La loi du maximum général
L'arrestation de Robespierre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le coup d'État du 18 brumaire

 

I) La Révolution et l'Empire :
l'avènement d'une France nouvelle

A) La destruction de l'Ancien Régime :
de la monarchie constitutionnelle à la République (1789-1792)

1) 1789 : l'invention des droits de l'homme et du citoyen 
 La prise de la Bastille
 Les Français inventent la politique
 2) 1792 : la lère République (22 septembre)
 L'entrée en guerre
  La Convention remodèle le pays
 La fin de Robespierre

1) 1789: l'invention des droits de l'homme et du citoyen
Très vite, les États généraux ouverts à Versailles le 5 mai 1789 échappent à l'intention première du roi et de ses ministres : imaginer de nouvelles ressources financières pour la monarchie. 
Le 17 juin 1789, les députés bourgeois du tiers-état, "considérant qu'ils représentent 96% de la nation", se proclament Assemblée nationale. Louis XVI tente de disperser l'Assemblée par la force, ce qui suscite le Serment du Jeu de Paume de donner une Constitution au royaume, avant de céder et d'ordonner aux députés du clergé et de la noblesse de se fondre dans l'Assemblée nationale. 
Le 9 juillet, celle-ci se proclame Assemblée constituante. C'est le premier acte - politique - de la Révolution : au nom de leur représentativité, les députés du tiers ont affirmé l'existence politique de la nation, le droit de dire la loi. C'est la fin de la monarchie absolue.

La prise de la Bastille

A cette révolution politique succède rapidement une révolte populaire. D'abord à Paris où le peuple et les "patriotes" bourgeois, alarmés par une possible contre-offensive des troupes royales, s'insurgent et mettent sur pied une nouvelle municipalité et une milice bourgeoise, la garde nationale. Ensemble, ils partent à l'assaut de la prison royale de la Bastille, symbole de la monarchie absolue, le 14 juillet. Louis XVI cède à nouveau, et lors d'une visite à Paris, reconnaît la nouvelle autorité municipale et accepte la cocarde tricolore qui unit le blanc, couleur du roi, au rouge et au bleu de la ville de Paris.

 

 Prise de la Bastille

Prise de la prison de la Bastille, le 14 juillet 1789, Gravure d'époque. Musée Carnavalet, Paris

Dans les provinces, d'autres municipalités, dotées de leur garde nationale, ont succédé à l'administration royale. Surtout, en juillet, la Grande Peur s'empare des campagnes.
 

La Grande Peur

Alarmés par des rumeurs de brigandage, de destruction de leur récolte, les paysans s'en prennent au château voisin pour y brûler les terriers, les registres recensant les droits seigneuriaux. 
Pour tenter de couper court aux désordres, les députés, sur l'initiative d'une noblesse effrayée, décident dans la nuit du 4 août l'abolition des privilèges. Certes, seule la servitude personnelle est immédiatement supprimée, les autres droits seigneuriaux devant être rachetés par les paysans, mais c'est la fin de la division de la société en trois ordres qui est proclamée. 

Une véritable révolution sociale vient de succéder à la révolution politique. D'autant plus que l'assise financière du premier ordre du royaume est ébranlée, avec la nationalisation, autrement dit la confiscation, en novembre 1789, des biens fonciers et immobiliers du clergé.

Les Français ne sont plus des sujets, mais des citoyens

En ayant fini avec ce que les révolutionnaires appellent l'Ancien Régime, les députés s'attellent à définir les principes de la société nouvelle, contenus dans la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789.
 Les Français ne sont plus des sujets, mais des citoyens. Ils bénéficient de l'égalité des droits (abolition des privilèges), de la liberté, d'aller et de venir, d'exprimer son opinion, de pratiquer ou non une religion (le protestantisme est reconnu), de posséder (y compris des esclaves, dans les colonies, malgré les efforts abolitionnistes de Robespierre et de la Société des Amis des Noirs). 
Tous ces principes sont garantis par la Loi, qui émane nécessairement de la nation souveraine (et non plus du roi ou de Dieu).

L'invention de la politique

Les Français inventent aussi à cette époque la politique, avec leurs débats autour des affiches, des journaux qui se multiplient (L'Ami du peuple de Marat), des clubs politiques qui prolifèrent (les Cordeliers, où figurent les premiers républicains, les Jacobins où intervient Robespierre). 
Les Parisiens restent des acteurs de premier plan, les Parisiennes aussi, lorsqu'elles ramènent au château des Tuileries à Paris Louis XVI et sa famille, lors d'une expédition armée à Versailles les 5 et 6 octobre, pour tenir sous leur surveillance un roi qui refuse d'approuver la décision du 4 août.

Tous ces principes animent non seulement l'Assemblée, où apparaissent des tendances de " gauche " et de " droite " (par rapport au pupitre du président), où le public est présent. 

2) 1792 : la lère République (22 septembre)
Le double-jeu de Louis XVI, une situation militaire difficile, le conflit entre une Assemblée bourgeoise et un pouvoir parisien populaire expliquent la chute de la monarchie.
D'abord, le roi refuse en bloc la Révolution. C'est ce qu'il écrit avant de tenter de fuir à l'étranger en juin 1791 (il est reconnu et arrêté à Varennes). Préservé par la majorité modérée de l'Assemblée, le roi empêche par la suite le fonctionnement de la monarchie constitutionnelle, dont les institutions sont fixées par la Constitution de 1791. 

Conformément aux idées de Montesquieu, les pouvoirs sont séparés, l'exécutif revenant au roi, le législatif appartenant à l'Assemblée, une Assemblée législative élue en septembre 1791 au suffrage censitaire (cette Constitution écarte du vote 3 000 000 de " citoyens passifs " - majoritaires dans les villes -, trop pauvres pour payer le cens exigible, équivalent à 3 journées de travail).

L'entrée en guerre

Cette trahison du roi ruine la crédibilité qui lui restait et renforce le sentiment républicain, tout en accentuant les divisions entre l'Assemblée et la rue. La garde nationale réprime ainsi dans le sang une manifestation républicaine exigeant la destitution du roi au lendemain de Varennes.
L'entrée en guerre accentue encore les tensions. C'est avec l'arrière-pensée d'une défaite de la France révolutionnaire que Louis XVI approuve, le 20 avril 1792, la guerre contre l'Autriche, décidée par les modérés et les Girondins de l'Assemblée ("Les immigrés persistent dans leur rébellion, les souverains étrangers persistent à les soutenir. Peut-on balancer à les attaquer ?" Discours aux Jacobins de Brissot, l'un des leaders girondins).

Carte de la Révolution 

Les combats s'engagent mal. Quand les Parisiens reçoivent du duc de Brunswick, commandant des armées prussiennes et autrichiennes, l'ordre de se soumettre à Louis XVI, ils mettent en place une Commune insurrectionnelle et le 10 août, donnent l'assaut au château des Tuileries. Louis XVI doit se réfugier à l'Assemblée, qui le suspend et le fait emprisonner à la prison du Temple, avec toute sa famille. C'est la fin de la monarchie.

La Convention remodèle le pays

Une Convention, élue en principe au suffrage universel - fondant ainsi le premier régime démocratique de notre histoire (en réalité, seule une minorité de " patriotes " s'est exprimée), proclame alors le 22 septembre 1792 (au lendemain de la victoire de Valmy) premier jour de l'An 1 de la République. 
Cette République voit alors s'opposer ses représentants bourgeois élus, la majorité girondine, et "sans-culottes", ouvriers et artisans parisiens partisans d'une démocratie directe. Appuyés sur les sans-culottes, les Montagnards dirigés par Robespierre obtiennent d'abord la condamnation et l'exécution du roi, le 21 janvier 1793, puis l'arrestation des Girondins, en juin 1793.
Partisans d'une démocratie sociale, du droit à l'assistance pour les nécessiteux, d'une instruction publique pour tous, décrétant l'abolition de l'esclavage, les Montagnards imposent surtout la dictature d'un Gouvernement révolutionnaire, sous la forme d'un Comité de sûreté générale et d'un Comité de Salut public, pour faire face aux ennemis de l'intérieur (" l'armée catholique et royale " des paysans vendéens hostiles à la conscription militaire, l'insurrection de plusieurs villes et régions " fédéralistes " girondines) et de l'extérieur (une coalition des armées européennes animée par l'Angleterre). 
Cette mobilisation est efficace, tout comme la Terreur décrétée en juillet 1793 est sanglante : la reine Marie-Antoinette, les Girondins, puis les dantonistes, des prêtres, en tout des milliers de personnes sont exécutées. La répression contre les Vendéens est terrible, les armées ennemies sont repoussées par les soldats de l'An II, notamment à Fleurus en juin 1794. Le pouvoir révolutionnaire est sauvegardé, soutenu par les sans-culottes parisiens qui arrachent la loi du maximum général, mais Robespierre continue d'exiger un soutien sans faille à son entreprise de fondation d'un ordre et d'un homme nouveaux, forgés dans la vertu et le droit au bonheur et dans le culte de l'Être suprême.


La fin de Robespierre

Las de la Terreur et du pouvoir personnel de Robespierre, un complot de Conventionnels renverse Robespierre le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794). Il est exécuté avec ses derniers fidèles le lendemain.

 Portrait de Robespierre

Portrait de Maximilien Robespierre. Peinture de l'école française, XVIII° siècle. Musée Carnavalet, Paris

Cette République thermidorienne est fermement républicaine, mais entend se préserver des excès révolutionnaires. 
Une nouvelle Constitution, en 1795, met en place le Directoire, fondé sur un suffrage censitaire, où le pouvoir est abandonné aux propriétaires. C'est un régime faible, discrédité par le luxe et la corruption des dirigeants face à la misère du peuple, menacé à droite par les royalistes et les Chouans (qui poursuivent le combat des Vendéens) et à gauche par les Jacobins, le peuple parisien et les premiers communistes emmenés par Gracchus Babeuf. C'est sans trop de mal que le jeune Bonaparte, qui s'est couvert de gloire lors de ses campagnes en Italie et en Égypte, renverse le régime lors du coup d'État du 18 brumaire 1799.