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Le XIX° siècle (1815-1914) 

- une Europe en pleine expansion industrielle et urbaine, à la recherche de territoires et de débouchés : le temps du travail en usine, de l'émigration et des colonies ;


- les difficultés de la République à s’imposer en France : un combat politique de plusieurs générations ;


- l’inégalité entre l’homme et la femme exclue du vote et inférieure juridiquement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1841 : loi interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans

1848 : le suffrage universel


 

 

 

 

 

 

 

 

 

La construction de la République et les difficiles progrès de la démocratie

 

 

Victor Hugo


La naissance 
de Victor Hugo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Naissance et mort 
de la Commune

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jules Ferry - 1882 : l'école laïque, gratuite, obligatoire

 

La visite interactive d'une classe en 1900

 

 

 
L'affaire Dreyfus (dossier pédagogique de la BNF)

 

 


L'affaire Dreyfus

 

 


Naissance de la 1ère Internationale

 II) Le XIX° siècle, siècle des Révolutions

A) Révolutions politiques : 
les difficiles progrès de la démocratie

Un rapide parcours des régimes politiques au XIX° siècle :
La Restauration (1815-1830
La Monarchie de Juillet (1830-1848)
La Seconde République (1848-1851)
Le Second Empire (1851-1870)
La Troisième République (1870-1940)

1) Du libéralisme politique…

La Restauration inaugure un régime de monarchie constitutionnelle d'un tiers de siècle, de 1815 à 1848. Le roi, rétabli, n'est pas un souverain absolu, puisque ses pouvoirs sont définis par un texte écrit qui les encadre : la Constitution. 
Pendant la Restauration (1815-1830), ces pouvoirs, exercés par les deux derniers Bourbons, Louis XVIII et Charles X, sont néanmoins considérables : refusant toute souveraineté du peuple, ils s'arrogent tout le pouvoir exécutif et s'attribuent l'initiative des lois. Pour en discuter, deux assemblées sont élues au suffrage censitaire très restreint. La politique très conservatrice de Charles X, sa volonté de contrôler la presse provoquent les " Trois Glorieuses ", les trois journées révolutionnaires de juillet 1830.

La Révolution de 1830, qui voit l'apparition des barricades dans les quartiers populaires de l'Est parisien, porte au pouvoir un cousin du roi, le duc d'Orléans, sous le nom de Louis-Philippe ler. La Monarchie de juillet (1830-1848) consacre les conquêtes libérales de 1789 : la souveraineté nationale est rétablie, avec deux assemblées disposant du pouvoir législatif et élues au suffrage universel restreint. 
Le drapeau tricolore des orléanistes succède au drapeau blanc des légitimistes. Louis-Philippe, " le roi-citoyen ", s'appuie sur une bourgeoisie qui triomphe politiquement de l'aristocratie et du clergé (comme le banquier Casimir Périer ou l'historien Guizot) et sur la garde nationale, une milice bourgeoise qui réprime durement troubles sociaux et émeutes ouvrières (révolte des canuts de Lyon en 1831). 
La condition ouvrière est terrible : en 1841, la première loi sociale interdit le travail des enfants de moins de 8 ans, la journée de travail étant limitée à 8 heures jusqu'à 12 ans, à 12 heures jusqu'à 16...

La Révolution de 1848 marque les limites du libéralisme politique et les aspirations à la démocratie. Certes, la monarchie constitutionnelle, sous Louis-Philippe notamment, a montré l'importance des débats parlementaires, l'habitude prise par les Assemblées de contrôler le gouvernement et notamment son budget et ses finances, mais cette vie politique intense ne concerne qu'une toute petite minorité. Certes, le libéralisme s'oppose au despotisme, mais il est alors essentiellement l'idéologie de la grande bourgeoisie : Guizot développe l'instruction primaire, en 1833 (lire le texte de sa loi), mais il rétorque aux partisans de l'élargissement du cens
" Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne et vous deviendrez électeurs... "

 Suffrage universel en 1848

Éloge du suffrage universel dans une lithographie de 1850.
On distingue au centre les militants républicains Ledru-Rollin et à gauche Thiers.
Musée Carnavalet, Paris

2) ...à la démocratie
Ce sont les républicains, tout imprégnés de la Révolution de 1789 et 17912, qui font entrer la France dans l'âge de la démocratie, en renversant la monarchie en février 1848. La Deuxième République (I848-1851) est fondée, le suffrage universel masculin proclamé (1848), l'esclavage dans les colonies aboli (sur l'initiative de Victor Schœlcher), le droit au travail affirmé. D'un coup, le peuple entre à nouveau en politique : de 240 000 à la fin de la Monarchie de Juillet, le corps électoral atteint les 9 400 000. 
Une idéologie démocratique imprègne le libéralisme politique, en associant au principe de liberté celui d'égalité dont la grande bourgeoisie se souciait bien peu jusque là.
Mais quand les Ateliers nationaux, destinés à procurer du travail aux chômeurs, sont fermés, la révolte ouvrière qui s'ensuit à Paris est noyée dans le sang, en juin, et la République devient extrêmement conservatrice, en s'appuyant sur les masses rurales et en réduisant le droit de vote.
Le premier président de la République, élu au suffrage universel, est un neveu de l'empereur, Louis-Napoléon Bonaparte. Il incarne le retour à l'ordre, avant de renverser le régime par un coup d'État le 2 décembre 1851, qu'il fait approuver par un plébiscite au suffrage universel rétabli.

Le Second Empire (1852-1870) préserve le suffrage universel, mais n'est en aucun cas un régime démocratique. Le droit de vote est dévoyé dans le plébiscite et dans la désignation de candidats officiels. Jusqu'en 1860, l'Empire est autoritaire, la presse sévèrement contrôlée et l'opposition musclée ou réduite à l'exil (Victor Hugo à Jersey). 
Le régime se libéralise ensuite : le droit d'adresse, le droit d'interpellation sont rendus aux parlementaires et en 1869, le Corps législatif retrouve l'initiative des lois. En 1870, le premier régime parlementaire de notre histoire rend le gouvernement responsable devant l'Assemblée, autrement dit, l'exécutif a besoin d'une majorité parlementaire pour pouvoir gouverner.


 

Napoléon III en audience 

Réception des ambassadeurs du Siam par Napoléon III à Fontainebleau, 27 juin 1861, peinture de Jean-Léon Gérôme datée de 1865. Musée national du Château de Versailles

Ce libéralisme politique n'ignore plus la question sociale : en 1864, le gouvernement autorise la formation d'associations ouvrières et le droit de grève. Mais le régime n'est plus assez assuré pour résister à l'arrestation de l'empereur à Sedan le ler septembre 1870, par l'armée prussienne. Le 4 septembre, la III° République est proclamée à Paris par Léon Gambetta.

La III° République (1870-1940) connaît des débuts difficiles, amputée de l'Alsace et du nord de la Lorraine, menacée d'une restauration monarchique, avec une Assemblée nationale et un chef du pouvoir exécutif (Thiers) installés à Versailles, d'où part la terrible répression des Communards républicains et socialistes (20 à 35 000 exécutions en mai 1871).

 

Barricade de la Commune

En mars 1871, la population républicaine et ouvrière de Paris proclame une Commune insurrectionnelle contre le gouvernement de Versailles qui a accepté la défaite du Second Empire devant la Prusse. Des barricades s'érigent dans toute la capitale. La répression de la Commune fait de 25 000 à 30 000 morts (dont des femmes et des enfants), 36 000 prisonniers et 4586 déportés en Nouvelle-Calédonie (dont Louise Michel) 
 Cette image provient du site L'Histoire par l'image 1789-1939


La division des monarchistes entre légitimistes (partisans d'un Bourbon, au drapeau blanc) et orléanistes, la loi du septennat votée pour maintenir à la présidence de la République le légitimiste Mac Mahon permettent aux orléanistes et aux républicains de faire passer les " lois constitutionnelles " de 1875. L'amendement Wallon y inscrit la nature républicaine du régime. Peu à peu, les républicains conquièrent, grâce au suffrage universel, la Chambre des députés, le Sénat, puis la présidence de la République, à la suite d'une crise avec Mac Mahon. 
En 1879, la République est bien affermie. Elle se dote des symboles hérités de la Révolution : le 14 juillet devient fête nationale, la Marseillaise hymne national et Paris redevient capitale.


 

Proclamation de la III° Répubique 

Proclamation de la IIIe République le 4 septembre 1870. Peinture d'époque. Musée Carnavalet, Paris

Les principes du libéralisme républicain posés, il faut leur donner corps. C'est l'époque des grandes lois républicaines : 1881, liberté de réunion et liberté de presse, gratuité de l'enseignement primaire, sous l'influence de Jules Ferry. Le chef du gouvernement fait voter en 1882 la loi sur l'obligation scolaire de 6 à 13 ans ainsi que la laïcité de l'enseignement public. 
L'instruction publique devient, avec la caserne, un moyen puissant de francisation des parlers (lutte contre les patois) et d'unité des comportements, au service d'un idéal républicain pétri de patriotisme, matérialisé par le " temple " municipal (l'hôtel de ville à l'architecture néo-classique), où le bon citoyen est un bon contribuable, prêt à se sacrifier pour la patrie. 
En 1884, les associations professionnelles, les syndicats, sont autorisés.


L'affaire Dreyfus divise la France en deux

Le " ralliement " des catholiques et des conservateurs modérés, à partir de 1890, consolide la République. L'affaire Dreyfus (1894-1906) fait éclater les forces politiques en deux blocs, une droite nationaliste, cléricale, militariste et antisémite, et une gauche attachée aux droits de l'homme, à la démocratie, à la laïcité et au pacifisme. 
Au début du XX° siècle, les radicaux (" le petit père " Combs, farouchement anticlérical) interdisent l'enseignement aux congrégations et adoptent, en 1905, la loi de séparation des Églises et de l'État : la République ne reconnaît aucun culte, mais garantit l'exercice de tous. C'est le fondement de la laïcité française.

La République affermie, les républicains de diverses tendances politiques se retrouvent face à face. Les socialistes créent la SFIO (Section française de l'internationale socialiste) en 1905 et s'opposent aux radicaux. L'un de leurs chefs de file, le président du Conseil Clémenceau, réprime très durement des émeutes viticoles dans le Languedoc, la grève des cheminots, alors que les ouvriers revendiquent, chaque ler mai, la journée de 8 heures.

La III° République est démocratique, assise sur un régime parlementaire, mais son personnel politique est bourgeois, et s'appuie sur la plus grande part de la paysannerie et les "couches nouvelles" d'employés, de cheminots, de petits commerçants, de propriétaires (lire un discours de Gambetta). Quant à la classe ouvrière, elle subit de nouvelles conditions d'exploitation à l'usine et la précarité de son sort, ce qui autorise le socialiste Jean Jaurès à revendiquer une véritable République sociale (lire un discours de 1893).