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L'Antiquité pour les CM

Les Gaulois en Provence

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibracte, oppidum gaulois

Entremont,
oppidum gaulois
 

 

 

 

Les fouilles de Corent

 B) Des dizaines de "cités" celtes dans un Hexagone "multi-ethnique"

  • La Cité de l'Antiquité, c'est la civitas évoquée par les sources gréco-latines : un territoire contrôlé par un peuple. Ce territoire est délimité souvent par des frontières naturelles (cours d'eau, forêt, élément de relief). Les peuples celtes sont dirigés par un roi-chef, puis, après leur renversement, par une aristocratie de grands propriétaires terriens, dominant les autres classes de la société gauloise.

 a) Les hommes libres.
Ce sont des artisans de grande qualité, occupés au travail du métal [forgerons, bronziers, émailleurs, orfèvres (monnaies, épées, bijoux, torques)], du verre ou du bois (le tonneau celte remplace l'amphore méditerranéenne). Ils sont aussi bons céramistes et potiers ; ce sont les premiers à fabriquer du savon.
Ce sont aussi des paysans, qui bénéficient d'un outillage en fer, dont le soc de l'araire qui permet de travailler les terres lourdes.

 b) Les esclaves sont au service des aristocrates et des hommes libres.
  • L'aristocratie assoit son pouvoir sur sa prépondérance économique, militaire et religieuse. Elle tire profit du commerce (douanes, péages aux carrefours commerciaux) et de l'industrie (exploitation des mines). Sa force militaire se mesure au nombre d'ambacts et de dépendants (la clientèle des hommes libres, paysans et artisans, recherchant une protection - comme à Rome). De très riches tombes, marquant une croyance dans l'au-delà, célèbrent le rôle dirigeant de cette aristocratie : ornements en or, vases, coupes et cratères célébrant le vin, chars à quatre roues...
    Chaque année, l'assemblée des aristocrates délègue le pouvoir "exécutif" et "judiciaire" à un magistrat élu, le vergobret. Les druides, recrutés dans l'aristocratie, exempts de la guerre et des impôts, contrôlent les lieux et les manifestations du sacré (chênaies sacrées, lacs,  sources des rivières, culte des dieux dans des sanctuaires dont les fossés contiennent des ossements animaux et humains, armes brisées ou tordues). Leur force divinatoire est mise au service de la justice et de la politique (choix des chefs), dans l'enseignement des jeunes aristocrates, dans la médecine. Cet enseignement est oral, mais les Celtes connaissent l'écriture (alphabet grec).

    Des cités celtes divisées et peu organisées

    L'organisation politique est peu poussée : pas d'État, ni d'empire celte, ni une fédération de cités. Quand les Celtes cessent leur expansion, quelques villes notables se développent en organisant le territoire qu'elles dominent : des villes fortifiées, du fait de nombreuses guerres entre peuples celtes, appelées oppida (Gergovie, Alésia, Bibracte, Entremont...) Un véritable urbanisme structure l'organisation en damier des rues, sur le modèle des villes coloniales grecques voisines. Les fondations des maisons, édifiées en torchis et clayonnages, sont en pierre et abritent parfois plusieurs pièces. Des monuments publics, ainsi que des places se trouvent parfois à l'entrée de la ville, comme à Entremont, sur les hauteurs de Marseille.  

    Vue cavalière de l'oppidum d'Entremont.
    (illustration tirée du site "Les Gaulois en Provence, l'oppidum d'Entremont")

    Émergeant entre le II° et le I° siècle avant J.C., ces villes, enserrées dans leurs enceintes, sont autant de centres artisanaux et religieux, des carrefours commerciaux, où siège l'aristocratie dominant le territoire rural alentour. De récentes fouilles, sur le plateau de Corent, à une vingtaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, montrent que dans cet oppidum - peut-être Gergovie ! - la vie publique s'organise autour d'un immense sanctuaire urbain, à l'instar des Grecs et des Romains, où se pratiquent des banquets et des libations. Une véritable ville s'est développée autour, avec plusieurs milliers d'habitants, ce qui renforce l'idée d'une civilisation marquée, bien davantage qu'on ne le dit, par un modèle urbain proche du modèle de Rome, avec la mise au jour d'un véritable forum. En fait, la romanisation des Arvernes avait débuté dès avant la conquête romaine, du fait des contacts étroits, des allers-retours entre les notables gaulois du centre de la France et l'Italie (Le Monde, 2 août 2005 et du 29 août 2007).