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La croisade contre les Cathares

B) Un catholicisme triomphant des crises et des hérésies

Religion du roi, le catholicisme doit être la religion de tous les habitants du royaume, et même devenir la religion universelle des hommes. 
C'est ainsi que Louis VII et Philippe Auguste, au XII° siècle, Saint Louis, au XIII°, conduisent la croisade en Terre Sainte, contre indulgence (rémission des péchés) promise par la Papauté. Les "hérétiques" sont partout pourchassés : une véritable croisade des chevaliers du nord du royaume est lancée contre les paysans et bourgeois cathares du Languedoc, au début du XIII° siècle. 

Juif aveuglé par le diable
Juif aveuglé par le diable, thème iconographique moins fréquent que les prêtres juifs payant les 30 deniers de la trahison à Judas.

Les Juifs sont désignés comme peuple déicide, stigmatisés par le port de la rouelle (décidé lors du Concile de Latran de 1215 et imposé par Saint Louis), cantonnés en ville dans le ghetto. Dans la seconde moitié du XIII° siècle apparaissent les premières caricatures antisémites du juif au nez crochu et à la barbe. Le fils de Louis IX, Philippe III le Hardi, oblige les Juifs à porter une corne sur la tête. Il leur est interdit de se baigner dans la Seine. Les rois hésitent néanmoins entre le rejet absolu, l'expulsion de toute la communauté juive (en 1394, par Charles VI), ou bien la ponction financière des commerçants juifs, à leur retour... 

Au temps des malheurs, quand les chrétiens recherchent des boucs émissaires, les Juifs sont désignés comme responsables de l'empoisonnement des puits en 1349, au lendemain de la Peste Noire, des Juifs sont massacrés à Strasbourg, en Provence, en Savoie.

L'État français contre la papauté

Cet unanimisme religieux cultive l'intolérance, non seulement contre l'islam, contre les Juifs, mais également contre les chrétiens d'Orient orthodoxes (prise de Constantinople et première chute de l'empire byzantin, en 1204, lors de la 4ème croisade).
Mais l'idéal de Chrétienté, d'humanité unie dans la même croyance, reste hors d'atteinte, en raison des rivalités entre des États nationaux en pleine construction. 
Au XV° siècle, seul le roi de France porte le nom de Roi Très Chrétien. Et contre son influence sur la Papauté, qui séjourne à Avignon de 1309 à 1377 (le Palais des Papes), le Saint Empire Germanique, l'Angleterre suscitent un pape rival : c'est le Grand Schisme d'Occident, qui voit s'opposer deux papes de 1378 à 1417. Cet affaiblissement de l'Église catholique permet à Charles VII de s'imposer comme le chef naturel de l'Église de France, qui entre ainsi dans l'ère du gallicanisme.