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Les guerres de religion



Le sacre d'Henri IV

Henri IV

 B)... n'empêche pas d'atroces guerres de religion

La Réforme protestante est en effet directement liée à la Renaissance. 
Au nom du retour à la pauvreté évangélique, le moine allemand Luther dénonce violemment en 1517 le principe et le trafic des indulgences, qui permettent de financer notamment la reconstruction fastueuse de la basilique St Pierre de Rome (initiées à l'époque de la première croisade au XI° siècle, les indulgences sont au XVI° siècle vendues par le pape et permettent la rémission des péchés ou du temps de purgatoire).
Excommunié, Luther n'en continue pas moins d'affirmer que seule la Bible - et non plus le pape ou l'Église est source d'autorité pour le croyant. 
En ne retenant plus que deux sacrements (le baptême et l'eucharistie), en assurant que seule la justification par la foi permet le salut du chrétien, en débarrassant les temples des images, des tableaux et du culte des statues, en supprimant tout clergé au nom du sacerdoce universel, Luther crée une nouvelle religion chrétienne qui divise irrémédiablement l'Europe entre protestants et catholiques (qui restent fidèles au pape).


L'imprimerie, vecteur du protestantisme

Introduite en Occident vers 1450 par Gutenberg (la Chine voit naître les premières impressions typographiques quatre siècles plus tôt !), en usage à la Sorbonne dès 1470, l'imprimerie assure une diffusion rapide du protestantisme, dans des sociétés sensibles à la corruption et aux insuffisances du clergé catholique, particulièrement en Allemagne et en France, par l'entremise de Jean Calvin. 

Calvin

Jean Calvin (gravure du XVII° siècle)

D'abord favorable, comme sa sœur, à la Réforme, François ler durcit son attitude envers les paysans, bourgeois et grands seigneurs qui se convertissent en masse dans l'espoir d'une purification du Royaume. 
Dans toutes les provinces, et particulièrement au sud de la Loire, la répression s'accentue contre l'hérésie sous le règne d'Henri II (1547-1559). A sa mort s'ouvrent pendant toute la deuxième moitié du XVI° siècle 40 années de crise politique et sociale, marquée par huit guerres de religion entre catholiques et protestants, jusqu'à la signature par Henri IV de l'Édit de tolérance de Nantes, en 1598.


Les guerres de religion

A l'origine de ces guerres, il y a d'une part le principe absolutiste que tous les habitants d'un royaume doivent avoir la même religion que leur souverain ; d'autre part la conviction identique des catholiques et des protestants que seule la loyauté envers leur Église peut assurer leur salut, et cela en extirpant l'hérésie du royaume par le fer et par le feu. 
S'ensuit à partir de 1562, une série de guerres brèves et sanglantes, dévastatrices (lire un témoignage contemporain), commandées par de grands seigneurs (les Guise du côté catholique, Coligny, Henri de Bourbon - futur Henri IV - du côté huguenot), ponctuées par des trêves provisoires où les protestants se voient progressivement reconnaître un droit limité de culte et la protection de places fortes, comme à la Rochelle.


 Guerres de religion

Gravure de Hagenberg illustrant l'un des affrontements qui mit aux prises papistes et huguenots près de Cognac en 1568. Bibliothèque publique et universitaire, Genève.


Cette longue guerre civile - qui culmine lors des Saint-Barthélemy de Paris et de plusieurs villes de France (24 août 1572) où des milliers de protestants sont massacrés - est d'autant plus grave qu'elle implique des puissances étrangères comme l'Espagne et qu'elle survient dans une période d'affaiblissement du pouvoir royal.
Les trois fils d'Henri II se succèdent sur le trône, sous la surveillance de la reine-mère Catherine de Médicis, et quand le dernier, Henri III, est assassiné en 1589, c'est Henri de Navarre, descendant de Louis IX, qui devient roi de France.

L'avènement d'Henri IV

Chef du parti protestant (l'Union calviniste), Henri IV doit conquérir son royaume par les armes : les catholiques de la Sainte Ligue sont battus à Ivry en 1590, mais ils tiennent Paris. 
Henri IV décide alors d'abjurer le protestantisme (1593) et de se convertir au catholicisme, qui demeure la religion dominante du royaume. 
Le premier des rois Bourbon peut alors se faire sacrer à Chartres et entrer dans Paris où il s'attelle à la reconstruction d'un royaume dépeuplé, paupérisé, divisé.


Henri IV entre dans Paris

Entrée d'Henri IV dans Paris

Pour mettre fin à quarante années de guerre civile, il signe en 1598 l'édit de Nantes qui garantit "à ceux de la religion prétendue réformée " (RPR) les libertés de conscience et de culte, l'accès à tous les emplois et la protection de 150 places fortes. Contesté de tout côté parce que l'idée de tolérance est étrangère aux conceptions d'une religion d'État s'imposant à tous, Henri IV tombe en 1610 sous les coups d'un catholique fanatique, Ravaillac, alors que le relèvement économique du royaume et le rétablissement de l'autorité royale sont bien entamés.