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La vie dans les campagnes ...

Un repas de noces aristocratique
(présentation animée de la BNF)
Les amis de Larresingle proposent des visites guidées et des animations dans la "Cité des machines", des machines utilisées pendant les guerres de siège (trébuchet, mangonneau...)

Les Amis de Larresingle, 32100 Larresingle

B) L'aggravation des dépendances personnelles 
au profit des seigneurs

  • La seigneurie rurale (ou châtellenie) est double. La seigneurie foncière est divisée entre la réserve du seigneur, directement exploitée par lui ou par ses agents, et le reste, des lots, des tenures exploitées par des paysans contre une redevance annuelle en argent ou en nature - le cens - et des journées de travail sur la réserve - les corvées.

    Paysans au travail

    Paysans au travail (XV° siècle)

  • La seigneurie banale est plus large : elle reconnaît au seigneur un droit de ban (de commandement), des pouvoirs de police et de justice sur tous les hommes qui habitent sur son territoire. 
    Des corvées comme l'entretien de la forteresse ou des chemins, des impôts comme la taille, des taxes sur l'usage obligatoire du moulin, du pressoir ou du four banal (seigneurial) frappent tenanciers et paysans indépendants, libres et non-libres. 
    Quand cette dépendance paysanne à l'égard du seigneur devient héréditaire, on parle de servage. Le nombre de serfs, caractérisés par des redevances particulières comme la main-morte, varie fortement d'une région à l'autre.


    Le fief au centre de la féodalité

  • Nombre de châtelains tiennent leur châtellenie d'un seigneur plus puissant. Cette châtellenie - territoire, château et droits sur les paysans dépendants - c'est le fief (d'où le mot féodalité), le mot désignant les bénéfices à partir du XI° siècle. La remise du fief au vassal, lors de la cérémonie de l'investiture, implique un devoir d'aide (surtout militaire, dans le cadre de l'ost) et de conseil au seigneur, dans le cadre de la cour, au château. 
    En échange, le vassal engage sa foi (sa fidélité) lors de la cérémonie de l'hommage, agenouillé devant le seigneur, et conclue par un baiser sur la bouche. Quand un vassal est l'homme de plusieurs seigneurs, ce qui est souvent le cas, il prête un hommage-lige au seigneur prééminent.

  • Vassaux et seigneurs sont des hommes d'armes, des combattants à cheval, des chevaliers. La richesse de leur équipement (heaume, haubert, bouclier, épée, lance), leur entraînement à la guerre (joutes, tournois, chasse), l'hérédité de leur condition (lors de la cérémonie, souvent collective, de l'adoubement), la possession de fiefs constituent cette élite aristocratique en caste consciente de ses origines, de son nom, d'un lignage : la noblesse. 

    Hommes d'armes (XI° siècle)

    Au XII° siècle, la société médiévale ne distingue plus entre libres et non-libres, mais entre nobles (laïques et grands ecclésiastiques) et roturiers, ignobles, entre dominus (messire) ou nobilis (noble) et plebeius ("plébéien"), entre ceux qui vivent dans l'oisiveté et le divertissement et ceux qui vivent l'avilissement, la servitude du travail manuel...

    Le château au centre de la seigneurie

  • Le cadre de vie de la noblesse est le château. D'abord (début X°), il ne s'agit que de châteaux à motte, avec des tours en bois. A la fin du X°, puis pendant tout le XI° siècle, les forteresses en pierre se répandent, avec leur donjon quadrangulaire dominant le village, leur basse-cour capable d'accueillir les dépendants en cas de conflit. Centre de la seigneurie rurale, le château est le siège de la force et de la justice châtelaines, un entrepôt pour les redevances paysannes, un lieu de refuge, mais aussi de distraction (banquets, tournois, trouvères au nord, troubadours dans les pays d'oc). 

    troubadours

    Troubadours (XII° siècle)

  • Symboles de la puissance et de la violence seigneuriales, ces châteaux ont souvent eu d'heureux effets économiques. Ils ont servi de points d'appui pour les grands défrichements et la mise en valeur des terres, doté la seigneurie d'équipements collectifs (moulins, fours, forges, pressoirs) et permis la naissance de bourgs castraux.

    Le petit village de Larresingle

    Le petit village de Larresingle, dans le Gers. Après l'asile offert par l'église dès le XI° siècle, un bourg castral de forme ovoïde se développe à la fin du Moyen Age, protégé par de solides courtines et une autodéfense villageoise.