L'Islam (extrait du site de l'Institut du Monde Arabe) Mahomet Des fiches
sur l'Islam
Un parcours d'enquête sur le Web pour découvrir
la civilisation arabo-musulmane (fichier Word,
57 ko) La géographie arabe,
|
IV -
L'Islam : une religion et une civilisation
1) Mahomet, un prophète Mahomet
est né vers 570 à La Mecque, au sein de la tribu des Quraych. Orphelin
très tôt, il est élevé par son oncle Abu Talib et se marie vers l’âge
de 25 ans avec une riche veuve, Khadija, engagée dans d’importantes
activités commerciales. A 40 ans, il commence à ressentir physiquement
(sueurs, transes) la révélation divine. En rejetant le culte
traditionnel des dieux protecteurs de la Mecque, Mahomet s’attire
l’hostilité de sa tribu et il trouve refuge, en juillet 622, à Yatrib
(future Médine). C’est l’Hégire (l’Exil), l’an I du calendrier
musulman (1430 cette année…), qui correspond donc à la naissance du
premier Etat musulman. Des combats militaires aboutissent au ralliement du
principal clan mecquois, les Ommeyades, ce qui permet la soumission de
l’ensemble des tribus de la péninsule arabique à la mort du Prophète,
en 632. 2) Le message de Mahomet L’Islam
signifie la « soumission » à un Dieu unique exigeant et
omnipotent, Allah (c’était le nom de la principale divinité du panthéon
polythéiste du sud-ouest de la péninsule arabique). Le prophète Mahomet
annonce une nouvelle Alliance entre les Arabes et Dieu pour accomplir la
Loi du Dieu unique[1],
dans l’attente du Jugement dernier et de la résurrection des corps pour
les fidèles, au paradis ou en enfer. Cet enseignement est oral (il semble
que Mahomet ne savait ni lire ni écrire). Il revient au troisième calife
Othman de fixer par écrit, une vingtaine d’année plus tard, la Révélation
divine : c’est le Coran (d’après le mot arabe, Qr, qui
signifie récitation). Il comprend 114 sourates (chapitres) divisées en
6226 versets, classées par ordre décroissant de longueur (à part la
première). Le
Coran est rédigé en arabe et fixe dès le VIII°- IX° siècles
l’excellence littéraire (à l’origine de l’arabe classique par
rapport à l’arabe dialectal). Langue de la Révélation choisie par
Dieu pour parler aux hommes, l’arabe fait du Coran, pour ses fidèles,
un livre intraduisible et la langue sacrée des rites et des prières (même
dans les pays musulmans non arabophones). Le Coran est l’un des 3
piliers de la religion et de la civilisation islamique, avec les hadith
(les dits et les faits du prophète) et la Sira (exemples de la
vie de Mahomet) : l’ensemble constitue la sunna, la
Tradition (au moins pour la majorité, dite sunnite, des musulmans). Cette
sunna d’inspiration religieuse réglemente aussi toute la société (le
culte, mais aussi le droit, les rapports familiaux, sociaux et
internationaux). Cette loi coranique, qui réglemente le droit civil
(l’interdiction de l’infanticide des filles, pratiqué par les Bédouins ;
la part des femmes dans l’héritage est inférieure de moitié à celle
des frères mais elles disposent d’un statut juridique), commercial
(l’interdiction de l’usure), pénal (l’amputation de la main du
voleur ou la lapidation des femmes adultères), c’est la charia.
Beaucoup d’Etats musulmans modernes ont abandonné, depuis le milieu du
XIX° siècle, certaines règles pénales. 3) Une nouvelle religion du Livre Il semble qu’au début, Mahomet se soit considéré comme le continuateur du prophétisme juif (l’Islam, c’est la religion d’Abraham, qui s’est détourné des idoles) et chrétien, et les premiers fidèles tournent leurs prières vers Jérusalem (en échange de la reddition de la Mecque à la nouvelle religion, c’est vers cette dernière que se tourneront ensuite les musulmans.) Le Coran abonde de références à la Torah et à l’Ancien Testament, et Mahomet n’est que le dernier des prophètes Adam, Noé, Abraham, Moïse et Jésus (Abraham et son fils Ismail auraient même fondé le sanctuaire de la Kaaba). L’Islam distingue de la masse des infidèles les « gens du Livre », c’est à dire les Juifs et les Chrétiens, même si les sourates se contredisent sur l’attitude à adopter :
[1] Pour les théologiens musulmans, la figure chrétienne de Dieu en trois personnes – le Père, le Fils et le Saint Esprit – constitue une hérésie polythéiste. |