Contenus Outils Programmations Histoire de France Démarches Liens

 

1939-1945 (occupation et libération de la France)

 

Ressources
pédagogiques
sur le génocide 

 

 

Une belle collection de posters de la période nazie (1933-1945) sur ce site

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean Moulin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 mai 1945 : fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe

Histoire et mémoire des deux Guerres mondiales
Pearl Harbour, un film de Michael Bay
Un site remarquable
d'enseignants
britanniques
sur
l'Holocauste

Des ressources 
pédagogiques

Sur le site de la chaîne Histoire, des témoignages de rescapés d'Auschwitz

Chronologies du processus génocidaire dans le Reich et en France

Un parcours d'enquête sur la Shoah, à partir des ressources du Web
(le parcours complété au format Word, 40 ko)

Photographies des camps nazis

Un travail effectué par une classe de CM1 de Paris (à partir du témoignage d'une déportée)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B) La Seconde guerre mondiale : 
la faillite de la civilisation européenne

Finalement, le passif le plus lourd de la Grande Guerre est d'avoir engendré la Seconde. Dès l'origine, le traité de Versailles est vécu comme une humiliation nationale par la population allemande, traumatisée par la défaite, dont tous les gouvernements adoptent une politique " révisionniste " destinée à le réviser, à le remettre en cause avec plus ou moins de détermination.

1) La politique guerrière d'Adolphe Hitler (1933-1940)
2) L'Europe nazie (1940-1942) 
3) Le reflux allemand et la victoire alliée (1942-1945)
4) Génocide, camps, massacres : un bilan monstrueux                         

1) La politique guerrière d'Adolphe Hitler (1933-1940)
Les conséquences économiques de la crise mondiale de 1929 (chômage, baisse des salaires, chute des prix agricoles), la division profonde des puissantes forces politiques de gauche, la démagogie du parti national-socialiste qui promet de rendre à l'Allemagne sa " place au soleil " et offre postes et secours au sein des SA et des SS, la complicité des partis de droite et du grand patronat expliquent l'arrivée légale à la chancellerie d'Hitler, en janvier 1933.
Très vite, Hitler met en place une dictature, ouvre les premiers camps de concentration pour ses ennemis politiques (à commencer par les communistes et les socialistes), persécute les Juifs, manipule l'opinion par une propagande appuyée sur les nouveaux moyens de diffusion que sont la radio et le cinéma et ordonne le réarmement de l'Allemagne dans la perspective d'une guerre-éclair (Blitzkrieg).
En 1936, le traité de Versailles est violé une première fois par la remilitarisation allemande de la Rhénanie (la rive gauche du Rhin), puis une seconde fois en mars 1938, par l'annexion de l'Autriche, l'Anschluss, au nom du droit de toutes les populations germaniques à vivre dans le même État allemand. 
C'est au nom du même principe qu'Hitler revendique l'annexion des régions ouest de la Tchécoslovaquie, les Sudètes, peuplées en partie de populations de culture allemande.
Lors de la conférence de Munich, en septembre 1938, Français et Britanniques cèdent devant les exigences d'Hitler, alors que la Tchécoslovaquie est leur alliée. Ils ne bougent pas plus lorsqu'en mars 1939, le Führer envahit la partie tchèque du pays.
Cette politique " d'apaisement " des démocraties ne cesse qu'avec l'invasion de la Pologne par la Wehrmacht le 1er septembre 1939, première étape de la conquête du Lebensraum (espace vital) à l'est. Alliées de Varsovie, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. Toutefois, elles ne lancent aucune attaque militaire et la Pologne est partagée, fin septembre, entre Allemagne et URSS.

2) L'Europe nazie (1940-1942)
Dès lors, les deux camps, celui des démocraties et celui de l'Axe germano-italien, s'installent dans " la drôle de guerre ", faite d'attentisme, de rumeurs, jusqu'à la conquête éclair par les Allemands du Danemark et de la Norvège, en avril 1940. 
C'est le prélude de la conquête et de l'effondrement de la France, en mai-juin 1940. Comme en Pologne, les divisions blindées de la Wehrmacht appuyées par la Luftwaffe submergent l'armée française par les Ardennes, évitant la ligne Maginot, provoquant le reflux de l'armée et un immense exode des civils. Malgré l'appel du 18 juin à continuer la lutte du général de Gaulle, le dernier président du Conseil de la III° République Philippe Pétain signe l'armistice le 22 juin.

a) Le gouvernement de Vichy et la collaboration
Cet armistice laisse subsister un gouvernement français et l'empire, mais seulement dans une " zone libre " au sud de la Loire, l'Alsace-Lorraine étant annexée, le reste du pays occupé et administré par l'armée allemande. 
Le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs sont accordés par l'Assemblée nationale au " sauveur de Verdun " qui devient " chef de l'État français ". Sa dictature personnelle promeut la Révolution nationale, autour des valeurs traditionnelles du Travail artisanal et agricole, de la Famille, au centre des valeurs chrétiennes, et de la Patrie, unie dans le culte du chef, de la discipline et de l'ordre, dans la haine de la démocratie.
Dès octobre 1940, ce régime autoritaire, mais qui ne dispose ni du parti unique, ni de l'idéologie moderniste des fascismes européens, s'engage dans la collaboration, dans l'entente politique entre Vichy et Berlin, pour réserver à la France un sort favorable dans l'Europe nazie : les communistes, les Juifs étrangers sont traqués, emprisonnés et livrés aux nazis.

 

 Défilé nazi à Paris

Défilé des troupes allemandes à Paris, place de la Concorde, 
le 9 juillet 1941

A Paris, des partis fascisants (comme le PPF de Jacques Doriot) tentent de s'attirer les faveurs des nazis en faisant de la surenchère anti-démocratique, anti-sémite et anti-communiste.

b) La naissance et l'organisation de la Résistance
Avec l'aide des Britanniques, le général de Gaulle, au lendemain de son appel à poursuivre la guerre du 18 juin 1940, obtient le ralliement des colonies françaises d'Afrique équatoriale et se dote d'une petite armée, les Forces Françaises Libres. 

En zone libre et en zone occupée, les premiers mouvements de Résistance diffusent des tracts, des journaux, refusent la défaite et la collaboration. En juin 1941, après l'invasion de l'URSS, le parti communiste clandestin rejoint la Résistance et crée des groupes paramilitaires, les FTP qui vont pratiquer le terrorisme contre l'ennemi. Cette stratégie armée est rapidement imitée par les autres mouvements de résistance, que Jean Moulin, délégué par le général de Gaulle pour la zone non occupée, parvient à réunir. 

En mai 1943, il devient le premier président du Conseil national de la Résistance, avant d'être arrêté par la Gestapo le mois suivant.

Affiche allemande de 1941

Affiche allemande de 1941, Calvados. (Mémorial de Caen, qui propose 2000 affiches en ligne)


Après l'échec de la " bataille d'Angleterre " (juin 1940-juin 1941), Hitler fait occuper en avril 1941 la Yougoslavie puis la Grèce, pour soutenir son allié Mussolini. Toute l'Europe continentale, à l'exception des pays neutres comme l'Espagne, la Suisse et la Suède, est directement occupée ou soumise à des satellites du Reich, qui organise le pillage des richesses, des matières premières, la déportation dans les camps allemands, dès 1941, de tous les opposants, l'envoi dans les usines et les campagnes allemandes, à partir de 1942, de millions de travailleurs européens soumis au Service du Travail Obligatoire, enfin la mise en œuvre, à partir de 1942, de la " solution finale " de la question juive : l'extermination systématique de tous les Juifs d'Europe.

c) La mondialisation du conflit
En juin 1941, Hitler envahit massivement la Russie pour conquérir son Lebensraum. L'Armée Rouge recule sur tous les fronts, mais en décembre 1941, Moscou n'est pas prise. Pour la première fois, le Blitzkrieg a échoué, il se transforme en guerre d'usure.
En décembre 1941, ce sont les États-Unis qui entrent en guerre contre l'Axe, après le bombardement par les Japonais de leur base de Pearl Harbour, ce qui provoque la fin de l'isolationnisme américain.

 


3) Le reflux allemand et la victoire alliée (1942-1945)
De l'automne 1942 au printemps 1943 a lieu le " renversement de la marée ". Dans le Pacifique, grâce à leur supériorité aéronavale, les Américains stoppent l'avance nippone au sud et commencent la reconquête de Singapour, des Indes néerlandaises, des Philippines et des archipels micronésiens, en se rapprochant lentement du Japon par la tactique du " saut d'île en île ". 
En Afrique du Nord, les Anglais gagnent la " guerre du désert " en Égypte et en Libye contre l'Afrika Korps du général Rommel. Surtout, en novembre 1942, un débarquement anglo-américain de 100 000 hommes dirigés par le général Eisenhower réussit au Maroc et en Algérie. Les troupes françaises de Vichy se rallient aux Alliés après quelques jours de combat. Les armées allemandes et italiennes, refoulées en Tunisie, capitulent en mai 1943. De Gaulle s'impose comme le chef de l'organe suprême de la Résistance, le Comité Français de Libération Nationale, avec une volonté politique de changement (lire un discours de 1943).

En France, les Allemands envahissent la zone Sud. La flotte de Toulon se saborde. Pétain est surveillé par un délégué allemand. Les fascistes de Paris entrent dans le gouvernement de Pierre Laval, dont Jacques Doriot et Joseph Darnand, créateur de la Milice qui traque les résistants et les Juifs (même les Juifs français, jusque là relativement " protégés " par Vichy), en coiffant l'administration, la police et la justice.

C'est pourtant la bataille de Stalingrad (septembre 1942-février 1943) qui apparaît comme un tournant majeur de la Seconde guerre mondiale. Hitler a engagé en URSS le plus gros de ses forces. Pourtant, prises en tenaille, coupées de leurs lignes arrières, les troupes du général von Paulus capitulent : l'Axe a perdu 500 000 hommes (tués, blessés ou prisonniers) ; le mythe de l'invincibilité de l'armée allemande est atteint, comme le prestige du Führer.
Un nouveau débarquement allié en Sicile, en juillet 1943, provoque l'effondrement du fascisme italien, tandis que l'Opération Overlord en Normandie, en juin 1944, inaugure la libération de la France (Paris est libéré en août 1944, le général de Gaulle devient le chef du Gouvernement Provisoire de la République Française). Un dernier débarquement en Provence, en août 1944, accélère la reconquête du territoire : Strasbourg est libéré en novembre. Partout, les principaux maquis harcèlent la Wehrmacht et la Gestapo, ce qui déclenchent de sévères représailles contre civils (à Oradour sur Glane) et résistants (maquis des Glières et du Vercors).
A l'Ouest comme à l'Est, les armées alliées poursuivent leur avancée : Berlin est encerclé le 25 avril 1945, tandis que l'Armée Rouge fait sa jonction avec les Anglo-Saxons sur l'Elbe. Hitler se suicide le 30 avril. La capitulation allemande est signée le 7 mai à Reims et le 8 mai 1945 à Berlin.
Dans le Pacifique, le bombardement atomique américain d'Hiroshima et de Nagasaki, le 6 et 9 août 1945, contraint le Japon à la capitulation, signée le 2 septembre.

4) Génocide, camps, massacres : un bilan monstrueux
5 fois plus meurtrière que la Grande Guerre, la deuxième guerre a surtout frappé les populations civiles, bombardées (comme à Londres, mais aussi à Berlin, Hambourg, Dresde - 200 000 morts, Hiroshima), affamées, massacrées, mises en esclavage, déportées, exterminées. 6 ans après son déclenchement, le conflit a fait 50 millions de morts, dont les 5 à 6 millions de Juifs exécutés dans des camps d'extermination conçus pour industrialiser la mise à mort.

 Camp d'Auschwitz

La libération du camp polonais d'Auschwitz-Birkenau, en 1945. Dans le groupe se trouvent Sara Sauer et sa soeur jumelle, déportées de Hongrie à l'âge de 13 ans, et victimes des criminelles expériences du Dr Mengele.
Celui-ci, surnommé l'" Ange de la Mort ", essaya de changer la couleur des yeux et des cheveux de 200 paires de jumeaux afin de leur donner les caractéristiques de la " race aryenne ". (Il fut responsable de la mort de 380 000 personnes entres 1943 et 1944).

Jamais auparavant, la vie humaine n'avait été autant niée que dans les massacres japonais à Nankin, dans les expérimentations pseudo scientifiques d'un docteur Mengele, dans la destruction de populations entières, les Juifs mais aussi d'autres " races inférieures " comme les Slaves ou les Tsiganes ou " dégénérées " comme les homosexuels ou les handicapés. Jamais auparavant, toutes les ressources de l'intelligence n'avaient été à ce point mises au service des technologies de destruction massive, qu'il s'agisse des fusées allemandes V2 ou de la bombe atomique.

 Hiroshima après le bombardement

Vue d'Hiroshima après l'explosion de la bombe atomique

Jamais auparavant, la notion de civilisation, d'humanité n'avait été à ce point menacée par " la race des seigneurs ", rêvant d'un " Reich de mille ans..."
"Plus jamais ça " devient un mot d'ordre de l'après-guerre. L'Organisation des Nations Unies (ONU) tente de pacifier le monde et proclame en 1948 la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Le préambule de la Constitution de 1946, auquel renvoie le préambule de celle de 1958, affirme que " tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés ".
Dans le même temps, l'Occident capitaliste, en plein conflit idéologique - et parfois militaire - avec l'Est communiste, prête peu d'attention aux témoignages des rescapés des camps nazis et plonge dans les délices de la " société de consommation " qui apparaît au cours des " 30 Glorieuses".