1939-1945 (occupation et libération
de la France)
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Ressources
pédagogiques
sur le génocide
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Une
belle collection de posters de la période nazie (1933-1945) sur ce site |
8 mai 1945 : fin de la Seconde Guerre
mondiale en Europe
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Des
ressources
pédagogiques
Sur le site de la chaîne Histoire,
des témoignages de rescapés d'Auschwitz
Chronologies
du processus génocidaire dans le Reich et en France
Un parcours
d'enquête sur la Shoah, à partir des ressources du Web
(le parcours
complété au format Word, 40 ko)
Photographies
des camps nazis
Un travail
effectué par une classe de CM1 de Paris (à partir du témoignage d'une
déportée)
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B)
La Seconde guerre mondiale :
la faillite de la civilisation européenne
Finalement, le passif le plus lourd de la Grande Guerre est
d'avoir engendré la Seconde. Dès l'origine, le
traité de Versailles est vécu comme une humiliation
nationale par la population allemande, traumatisée par
la défaite, dont tous les gouvernements adoptent une politique
" révisionniste " destinée à le
réviser, à le remettre en cause avec plus ou moins
de détermination.
1)
La politique guerrière d'Adolphe Hitler (1933-1940)
Les conséquences économiques de la crise mondiale
de 1929 (chômage, baisse des salaires, chute des prix agricoles),
la division profonde des puissantes forces politiques de gauche,
la démagogie du parti national-socialiste qui promet
de rendre à l'Allemagne sa " place au soleil "
et offre postes et secours au sein des SA et des SS, la complicité
des partis de droite et du grand patronat expliquent l'arrivée
légale à la chancellerie d'Hitler, en janvier 1933.
Très vite, Hitler met en place une dictature, ouvre les
premiers camps de concentration pour ses ennemis politiques (à
commencer par les communistes et les socialistes), persécute
les Juifs, manipule l'opinion par une propagande appuyée
sur les nouveaux moyens de diffusion que sont la radio et le
cinéma et ordonne le réarmement de l'Allemagne
dans la perspective d'une guerre-éclair (Blitzkrieg).
En 1936, le traité de Versailles est violé
une première fois par la remilitarisation allemande de
la Rhénanie (la rive gauche du Rhin), puis une seconde
fois en mars 1938, par l'annexion de l'Autriche, l'Anschluss,
au nom du droit de toutes les populations germaniques à
vivre dans le même État allemand.
C'est au nom du même
principe qu'Hitler revendique l'annexion des régions ouest
de la Tchécoslovaquie, les Sudètes, peuplées
en partie de populations de culture allemande. Lors
de la conférence de Munich, en septembre 1938, Français
et Britanniques cèdent devant les exigences d'Hitler,
alors que la Tchécoslovaquie est leur alliée. Ils
ne bougent pas plus lorsqu'en mars 1939, le Führer envahit
la partie tchèque du pays.
Cette politique " d'apaisement " des démocraties
ne cesse qu'avec l'invasion de la Pologne par la Wehrmacht le
1er septembre 1939, première étape de la conquête
du Lebensraum (espace vital) à l'est. Alliées
de Varsovie, la France et la Grande-Bretagne déclarent
la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939. Toutefois,
elles ne lancent aucune attaque militaire et la Pologne est partagée,
fin septembre, entre Allemagne et URSS.
2)
L'Europe nazie (1940-1942)
Dès lors, les deux camps, celui des démocraties
et celui de l'Axe germano-italien, s'installent dans " la
drôle de guerre ", faite d'attentisme, de rumeurs,
jusqu'à la conquête éclair par les Allemands
du Danemark et de la Norvège, en avril 1940.
C'est le
prélude de la conquête et de l'effondrement de la
France, en mai-juin 1940. Comme en Pologne, les divisions blindées
de la Wehrmacht appuyées par la Luftwaffe submergent l'armée
française par les Ardennes, évitant la ligne Maginot,
provoquant le reflux de l'armée et un immense exode des
civils. Malgré l'appel du 18 juin à continuer la
lutte du général de Gaulle, le dernier président
du Conseil de la III° République Philippe Pétain
signe l'armistice le 22 juin.
a) Le gouvernement de Vichy et la collaboration
Cet armistice laisse subsister un gouvernement français
et l'empire, mais seulement dans une " zone libre "
au sud de la Loire, l'Alsace-Lorraine
étant annexée, le reste du pays occupé et
administré par l'armée allemande.
Le 10 juillet
1940, les pleins pouvoirs sont accordés par l'Assemblée
nationale au " sauveur de Verdun " qui devient "
chef de l'État français ". Sa dictature personnelle
promeut la Révolution nationale, autour des valeurs traditionnelles
du Travail artisanal et agricole, de la Famille, au centre des
valeurs chrétiennes, et de la Patrie, unie dans le culte
du chef, de la discipline et de l'ordre, dans la haine de la
démocratie.
Dès octobre 1940, ce régime autoritaire, mais qui
ne dispose ni du parti unique, ni de l'idéologie moderniste
des fascismes européens, s'engage dans la collaboration,
dans l'entente politique entre Vichy et Berlin, pour réserver
à la France un sort favorable dans l'Europe nazie : les
communistes, les Juifs étrangers sont traqués,
emprisonnés et livrés aux nazis.
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Défilé
des troupes allemandes à Paris, place de la Concorde,
le 9 juillet 1941 |
A Paris, des partis fascisants (comme
le PPF de Jacques Doriot) tentent de s'attirer les faveurs des
nazis en faisant de la surenchère anti-démocratique,
anti-sémite et anti-communiste.
b) La naissance et l'organisation de la Résistance
Avec l'aide des Britanniques, le général de
Gaulle,
au lendemain de son appel à poursuivre la guerre du 18
juin 1940, obtient le ralliement des colonies françaises
d'Afrique équatoriale et se dote d'une petite armée,
les Forces Françaises Libres.
En zone libre et en zone
occupée, les premiers mouvements de Résistance
diffusent des tracts, des journaux, refusent la défaite
et la collaboration. En juin 1941, après l'invasion de
l'URSS, le parti communiste clandestin rejoint la Résistance
et crée des groupes paramilitaires, les FTP qui vont pratiquer
le terrorisme contre l'ennemi. Cette stratégie armée
est rapidement imitée par les autres mouvements de résistance,
que Jean Moulin, délégué
par le général de Gaulle pour la zone non occupée,
parvient à réunir. |

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En mai 1943, il devient le premier
président du Conseil national de la Résistance,
avant d'être arrêté par la Gestapo le mois
suivant.

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Affiche
allemande de 1941, Calvados. (Mémorial de Caen, qui propose 2000
affiches en ligne) |
Après l'échec de la " bataille d'Angleterre
" (juin 1940-juin 1941), Hitler fait occuper en avril 1941
la Yougoslavie puis la Grèce, pour soutenir son allié
Mussolini. Toute l'Europe continentale, à l'exception
des pays neutres comme l'Espagne, la Suisse et la Suède,
est directement occupée ou soumise à des satellites
du Reich, qui organise le pillage des richesses, des matières
premières, la déportation dans les camps allemands,
dès 1941, de tous les opposants, l'envoi dans les usines
et les campagnes allemandes, à partir de 1942, de millions
de travailleurs européens soumis au Service du Travail
Obligatoire, enfin la mise en uvre, à partir de
1942, de la " solution finale " de la question juive
: l'extermination systématique de tous les Juifs d'Europe.
c) La mondialisation du conflit
En juin 1941, Hitler envahit massivement la Russie pour conquérir
son Lebensraum. L'Armée Rouge recule sur tous les
fronts, mais en décembre 1941, Moscou n'est pas prise.
Pour la première fois, le Blitzkrieg a échoué,
il se transforme en guerre d'usure.
En décembre 1941, ce sont les États-Unis qui entrent en
guerre contre l'Axe, après le bombardement par les Japonais
de leur base de Pearl Harbour, ce qui provoque la fin de l'isolationnisme
américain.
3) Le reflux allemand et la victoire alliée
(1942-1945)
De l'automne 1942 au printemps 1943 a lieu le " renversement
de la marée ". Dans le Pacifique, grâce à
leur supériorité aéronavale, les Américains
stoppent l'avance nippone au sud et commencent la reconquête
de Singapour, des Indes néerlandaises, des Philippines
et des archipels micronésiens, en se rapprochant lentement
du Japon par la tactique du " saut d'île en île
".
En Afrique du Nord, les Anglais gagnent la " guerre
du désert " en Égypte et en Libye contre l'Afrika
Korps du général Rommel. Surtout, en novembre 1942,
un débarquement anglo-américain de 100 000 hommes
dirigés par le général Eisenhower réussit
au Maroc et en Algérie. Les troupes françaises
de Vichy se rallient aux Alliés après quelques
jours de combat. Les armées allemandes et italiennes,
refoulées en Tunisie, capitulent en mai 1943. De Gaulle
s'impose comme le chef de l'organe suprême de la Résistance,
le Comité Français de Libération Nationale,
avec une volonté politique de changement (lire un discours
de 1943).
En France, les Allemands envahissent la zone Sud. La flotte de
Toulon se saborde. Pétain est surveillé par un
délégué allemand. Les fascistes de Paris
entrent dans le gouvernement de Pierre Laval, dont Jacques Doriot
et Joseph Darnand, créateur de la Milice qui traque les
résistants et les Juifs (même les Juifs français,
jusque là relativement " protégés "
par Vichy), en coiffant l'administration, la police et la justice.
C'est pourtant la bataille de Stalingrad (septembre 1942-février
1943) qui apparaît comme un tournant majeur de la Seconde
guerre mondiale. Hitler a engagé en URSS le plus gros
de ses forces. Pourtant, prises en tenaille, coupées de
leurs lignes arrières, les troupes du général
von Paulus capitulent : l'Axe a perdu 500 000 hommes (tués,
blessés ou prisonniers) ; le mythe de l'invincibilité
de l'armée allemande est atteint, comme le prestige du
Führer.
Un nouveau débarquement allié en Sicile, en juillet
1943, provoque l'effondrement du fascisme italien, tandis que
l'Opération Overlord en Normandie, en juin 1944, inaugure
la libération de la France (Paris est libéré
en août 1944, le général de Gaulle devient
le chef du Gouvernement Provisoire de la République Française).
Un dernier débarquement en Provence, en août 1944,
accélère la reconquête du territoire : Strasbourg
est libéré en novembre. Partout, les principaux
maquis harcèlent la Wehrmacht et la Gestapo, ce qui déclenchent
de sévères représailles contre civils (à
Oradour sur Glane) et résistants (maquis des Glières
et du Vercors).
A l'Ouest comme à l'Est, les armées alliées
poursuivent leur avancée : Berlin est encerclé
le 25 avril 1945, tandis que l'Armée Rouge fait sa jonction
avec les Anglo-Saxons sur l'Elbe. Hitler se suicide le 30 avril.
La capitulation allemande est signée le 7 mai à
Reims et le 8 mai 1945 à Berlin.
Dans le Pacifique, le bombardement atomique américain
d'Hiroshima et de Nagasaki, le 6 et 9 août 1945, contraint
le Japon à la capitulation, signée le 2 septembre.
4)
Génocide, camps, massacres : un bilan monstrueux
5 fois plus meurtrière que la Grande Guerre, la deuxième
guerre a surtout frappé les populations civiles, bombardées
(comme à Londres, mais aussi à Berlin, Hambourg,
Dresde - 200 000 morts, Hiroshima), affamées, massacrées,
mises en esclavage, déportées, exterminées.
6 ans après son déclenchement, le conflit a fait
50 millions de morts, dont les 5 à 6 millions de Juifs
exécutés dans des camps d'extermination conçus
pour industrialiser la mise à mort.
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La libération
du camp polonais d'Auschwitz-Birkenau, en 1945. Dans le groupe
se trouvent Sara Sauer et sa soeur jumelle, déportées
de Hongrie à l'âge de 13 ans, et victimes des criminelles
expériences du Dr Mengele.
Celui-ci, surnommé l'" Ange de la Mort ", essaya
de changer la couleur des yeux et des cheveux de 200 paires de
jumeaux afin de leur donner les caractéristiques de la
" race aryenne ". (Il fut responsable de la mort de
380 000 personnes entres 1943 et 1944). |
Jamais auparavant, la vie humaine n'avait
été autant niée que dans les massacres japonais
à Nankin, dans les expérimentations pseudo scientifiques
d'un docteur Mengele, dans la destruction de populations entières,
les Juifs mais aussi d'autres " races inférieures
" comme les Slaves ou les Tsiganes ou " dégénérées
" comme les homosexuels ou les handicapés. Jamais
auparavant, toutes les ressources de l'intelligence n'avaient
été à ce point mises au service des technologies
de destruction massive, qu'il s'agisse des fusées allemandes
V2 ou de la bombe atomique.
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Vue d'Hiroshima après
l'explosion de la bombe atomique |
Jamais auparavant, la notion de civilisation,
d'humanité n'avait été à ce point
menacée par " la race des seigneurs ", rêvant
d'un " Reich de mille ans..." "Plus
jamais ça " devient un mot d'ordre de l'après-guerre.
L'Organisation des Nations Unies (ONU) tente de pacifier le monde et
proclame en 1948 la Déclaration Universelle des Droits
de l'Homme. Le préambule de la Constitution de 1946, auquel
renvoie le préambule de celle de 1958, affirme que "
tout être humain, sans distinction de race, de religion
ni de croyance, possède des droits inaliénables
et sacrés ".
Dans le même temps, l'Occident capitaliste, en plein conflit
idéologique - et parfois militaire - avec l'Est communiste,
prête peu d'attention aux témoignages des rescapés
des camps nazis et plonge dans les délices de la "
société de consommation " qui apparaît
au cours des " 30 Glorieuses". |
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